Fruits et légumes trop

Fruits et légumes trop souvent « véreux »

La filière des fruits et légumes fait l’objet chaque année d’une enquête de la Répression des fraudes (DGCCRF) pour assurer la vente de produits qualitatifs encadrée au niveau européen et national. Une bonne information du consommateur (notamment en ce qui concerne l’origine des produits) et des relations commerciales transparentes et loyales entre professionnels sont de rigueur. Ce n’est pas toujours le cas...

Les résultats de l’enquête 2021 de la DGCCRF menée auprès de 5 521 établissements « ont permis de constater encore trop souvent la négligence ou le non-respect volontaire des règles, à tous les stades mais particulièrement au stade du détail, de la part des professionnels au détriment de la bonne information du consommateur  ». Le taux d’anomalie des établissements a atteint 46%.
« Le contexte actuel favorise l’engouement des consommateurs français pour les fruits et légumes de qualité produits à proximité de chez eux. Certains professionnels, conscients de ce nouvel enjeu, n’hésitent pas à usurper des mentions valorisantes dont ils ne peuvent se prévaloir pour attirer des clients et augmenter leurs profits » note l’enquête.

Ainsi, par exemple, un procès-verbal a été dressé à l’encontre d’un opérateur utilisant la mention « circuit court » (1) alors qu’il s’approvisionnait auprès d’un grossiste en fruits et légumes. Le même affichait aussi des mentions valorisantes telles « agriculture biologique » alors que moins de 20% de sa marchandise seulement en respectait les critères.
Une transaction pour tromperie a également été adressée à un hypermarché breton qui commercialisait des fruits et légumes notamment étrangers, sous la mention « local ».

Le souhait des consommateurs de manger sain et équilibré «  conduit les professionnels à user du marketing nutritionnel pour vendre leurs produits. Certains utilisent donc des allégations tout en méconnaissant la réglementation applicable  » relève la DGCCRF dans sa dernière enquête portant sur le commerce des fruits et légumes.

Allégations thérapeutiques et de santé non conformes

Par exemple, dans la Loire, il a été constaté chez un opérateur la présence de plusieurs allégations thérapeutiques et de santé non conformes. Pour des noix : « fait baisser le cholestérol  », « améliore les capacités cognitives (mémoire, concentration, compréhension)  » ; et pour des amandes « stimule le transit intestinal », « renforce la satiété  »…
Plusieurs analyses ont été effectuées sur des prélèvements de pruneaux, dattes, noix en coques, abricots et divers fruits séchés/déshydratés. Parmi les 147 échantillons analysés, 51 ont été pointés comme non conformes. Les dattes font l’objet du plus fort taux de non-conformité avec 69 % des produits testés.
Les non-conformités récurrentes ont trait à la qualité des fruits et à leur taille, il s’agit par exemple des teneurs en humidité trop importantes pour les pruneaux, de la masse nette réelle du produit ne correspondant pas à l’étiquetage ou encore des défauts sur les mentions d’étiquetage.
Environ un tiers des commerces de détail visités, 15 % des établissements au stade de la production et 10 % des commerces de gros présentaient des anomalies.
La DGCCRF note que les normes de commercialisation, applicables à tous les stades, sont peu suivies au détail, où la dégradation des lots est la plus rapide des suites des manipulations. Cela génère de nombreux décalages entre le marquage de la catégorie de qualité (Extra, catégorie I, II…) et l’état réel des produits.

536 procès-verbaux pénaux et 66 procès-verbaux administratifs ont été dressés, 144 constats de non-conformité ont été établis, 619 injonctions ont été notifiées et près de 1912 établissements ont fait l’objet d’un ou plusieurs avertissements à la suite de ces contrôles.

(1) Le « circuit court » ne fait pas référence à la proximité géographique du producteur. Il correspond à une vente présentant un intermédiaire au plus. On peut par exemple acheter en « circuit court » des ananas de Martinique ou des crevettes d’Indonésie, quand une salade poussée dans la plaine du Var ne pourra pas bénéficier de cette « appellation ».

(à suivre)

Visuel de Une : DR

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