Les Français doutent (...)

Les Français doutent de la confidentialité des documents numériques

Soucieux des risques d’usurpation de leur identité, les Français oscillent entre stratégies de précaution et désinvolture dans la gestion de leurs documents. Le format numérique leur apparaît plus vulnérable. Et les plus méfiants … sont les plus jeunes.

Les données personnelles constituent un enjeu sensible, les Français en sont convaincus : deux sur trois se déclarent préoccupés par l’utilisation malveillante dont elles pourraient faire l’objet. Et ils ne sont que 2% à ne pas être du tout inquiets. Pourtant, leurs comportements ne sont pas toujours en ligne avec cet état d’esprit. C’est ce que dévoile l’ étude « les Français et l’usurpation d’identité en 2015. Papier ou Internet. Où les français situent-ils le risque ? » d’Obsoco, Observatoire société et consommation, réalisée pour Fellowes. Cette entreprise, spécialiste de l’environnement du poste de travail, des machines professionnelles et des accessoires technologiques, rendait publique l’étude, le 13 octobre dernier.

En synthèse, en dépit d’une inquiétude largement répandue, les Français ne prennent pas nécessairement les mesures adéquates : un Français sur cinq admet ne pas se protéger assez en matière de données personnelles. Un quart seulement affirme faire tout ce qu’il est possible de faire. Et 55% d’entre eux estiment faire « assez attention ».

Par ailleurs, les Français sont plus ou moins attentifs en matière de gestion de leurs documents, selon qu’il s’agit de documents administratifs ou de correspondances personnelles. Au chapitre des pratiques en matière de stockage, les sondés sont nombreux à déclarer conserver les documents administratifs dont ils n’ont plus l’utilité : 35% le font sans savoir quoi en faire, les autres, par choix délibéré, pour continuer à avoir ces documents sous la main. Et les précautions prises pour la conservation des documents sont très variables : ceux conservés avec le plus de soin sont les copies de documents administratifs d’identité et les copies de diplômes. En revanche, les copies des documents administratifs qui ne sont plus utiles sont conservées sans protection particulière par 58% des sondés. 16% d’entre eux seulement les conservent en les protégeant, 14% les détruisent et 2% les jettent tout simplement à la poubelle. C’est la même destination que font prendre à leurs courriers personnels 13% des sondés. Une proportion assez logique, au vu des préoccupations avancées par les Français, à propos du type d’usage impropre qui pourrait être fait de leurs données personnelles : avant tout, c’est l’usurpation d’identité qui inquiète, citée en priorité par 42% des sondés. Suit le risque de fraude à la carte bancaire ou de paiement. En revanche, l’utilisation des données personnelles à des fins commerciales ou publicitaires, la diffusion de communications privées, la surveillance ou le suivi de leurs activités ne préoccupent que 3% des sondés.

Les jeunes plus méfiants, le papier plus rassurant

Les risques perçus et les comportements diffèrent également en fonction du format des documents, papier ou numérique. De fait, c’est ce dernier qui concentre les inquiétudes des Français, dans un contexte d’usages très diversifiés : les échanges avec les entreprises et les administrations qui impliquent la transmission d’informations personnelles se déroulent via le papier et le numérique. Ainsi, 80% des personnes interrogées déclarent avoir fourni au moins un document papier contenant des informations personnelles à une entreprise ou à une administration, ces douze derniers mois ( contre 75%, en 2012), et 67% évoquent un échange via Internet ( contre 50%, en 2012). Au total, par individu, 5,7 documents papiers ont été fournis, en moyenne, au cours de douze derniers mois, contre 4,2 formulaires remplis en ligne. Ces derniers inquiètent massivement : 90% des sondés déclarent porter plus d’attention aux données communiquées via Internet. Et ils sont 66% à estimer élevé le risque de transmission par Internet, contre 41% pour le papier. De manière inattendue, ce sont les nouvelles générations qui se montrent les plus méfiantes vis à vis du numérique : les trois quarts des 18 à 24 ans jugent le risque élevé en matière de données personnelles, lors de leurs échanges via Internet, contre 40% quand il s’agit de la transmission de documents papier. En fait, l’appréhension à envoyer des informations personnelles en version papier est partagée de manière assez similaire par les différentes tranches d’âge. En revanche, les 35 à 49 ans se montrent plus confiants que leurs benjamins, vis à vis d’Internet. Par ailleurs, seuls 4% des français estiment que transmettre physiquement des informations personnelles via document papier est plus risqué que le faire par Internet.

Photo de Une : arcmc.hypotheses.org

deconnecte