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20,3 M€ investis par l’agence de l’eau au 1er trimestre 2021 en Paca pour les projets en faveur de l’eau

Au 1er trimestre de l’année 2021, l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse a soutenu 201 projets portés par les collectivités, entreprises, agriculteurs et associations pour améliorer la qualité des eaux et des milieux aquatiques, en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Parmi ces projets, 8 concernent la réduction des pollutions d’origine industrielle, ce qui augure d’une reprise des investissements environnementaux dans ce domaine, après une année 2020 marquée par un ralentissement lié à la crise sanitaire.

Les chiffres clés au 1er trimestre 2021 en Provence-Alpes-Côte d’Azur

-  68 % des aides (13,8 M€) sont attribués aux opérations d’amélioration de l’assainissement et de l’eau potable, portées par les collectivités, avec :
- 7,2 M€ pour l’eau potable, dont 6,3 M€ pour des travaux de réhabilitation/renouvellement des infrastructures (réseaux en particulier),
- 6,6 M€ pour réduire les rejets de pollution domestique, dont 4,7 M€ pour améliorer la collecte des eaux usées, notamment par temps de pluie (1,7 M€, dont 0,8 M€ pour déconnecter les eaux pluviales du réseau d’assainissement et les infiltrer) et 1,9 M€ pour les traiter, dont 1 M€ consacrés à la valorisation des boues de la station d’épuration de la Pioline à Aix-en-Provence en biogaz.

- 17 % des aides (3,5 M€) bénéficient aux milieux aquatiques, notamment pour restaurer le fonctionnement naturel des cours d’eau (1,9 M€), animer les actions à conduire (0,9 M€), et soutenir la reconquête écologique du milieu marin (0,4 M€).

- 5 % des aides (1,1 M€) contribuent à des actions de surveillance, de connaissance et de communication sur les rivières et le milieu marin.

- Plus de 4 % des aides (0,9 M€) visent une meilleure gestion de la ressource en eau, notamment en réparant les fuites sur les réseaux d’alimentation en eau potable (0,4 M€), et 2,5 % des aides (0,5 M€) vont respectivement à la réduction des pollutions d’origine industrielle et agricole.

Parmi ces projets dans les Alpes-Maritimes et le vAR

Traitement de rejets industriels à Biot

La société Ashland Specialties France, qui fabrique à Biot des principes actifs pour l’industrie cosmétique, saisit l’opportunité de son développement pour réduire l’impact de ses rejets et l’empreinte environnementale de ses activités. L’entreprise est raccordée à la station d’épuration des Bouillides à Sophia-Antipolis et ses effluents, chargés en matières organiques partiellement biodégradables, dépassent régulièrement les valeurs de concentrations admises au réseau. Ils contiennent aussi du cuivre. La société a choisi d’installer sur son propre site un système d’évaporation des rejets avec envoi des concentrés en centre spécialisé de traitement. Dans l’avenir, l’objectif est de compléter le système d’évaporation par un dispositif qui permettra de réutiliser tout ou partie des distillats, et ainsi supprimer les rejets de l’industriel au réseau de la collectivité. Pour ces travaux, qui faciliteront le traitement à la station d’épuration de la collectivité dont le rejet rejoint la Brague, l’agence de l’eau attribue une subvention de 368 661 €.

La reconnexion hydraulique entre la mer et la lagune de l’étang de l’Anglais sur le site du Vieux Salins d’Hyères

La Métropole Toulon-Provence-Méditerranée engage des travaux pour reconnecter au milieu marin la lagune de l’étang de l’Anglais, située sur le site des Vieux Salins d’Hyères, dont elle assure la gestion.

Dans le cadre de l’activité salinière menée dans les années 1980 - 1990, le site avait été aménagé et endigué, supprimant ainsi la connexion naturelle de la mer avec les Vieux Salins.

Afin de restaurer la lagune de l’étang de l’Anglais en la reconnectant à la mer, une première phase de travaux a été réalisée par le Conservatoire du Littoral en octobre 2019, avec l’enlèvement de 340 m d’enrochements. Pour achever cette reconnexion, la Métropole va bénéficier d’une aide de l’agence 58 900 euros pour supprimer encore 275 m de roches.

Ces travaux vont permettre de retrouver un équilibre eaux douces/eaux salées et amélioreront ainsi l’état écologique des zones humides littorales. Les interactions terre-mer participent également aux fonctions de frayères et de nurserie au sein des bassins, qui profiteront à l’ensemble des poissons de la rade d’Hyères.

Focus sur la réduction des pollutions industrielles dans le bassin Rhone-Méditerranée

La réduction des émissions de micropolluants est une priorité de l’agence de l’eau, qui agit dans le cadre d’opérations collectives avec les PME ou artisans, par territoire ou branche d’activités, ou de manière individuelle, auprès de plus gros industriels.
Les aides attribuées en ce début d’année 2021 pour réduire les pollutions d’origine industrielle augurent d’une reprise des investissements environnementaux dans ce domaine, après une année 2020 marquée par un ralentissement lié à la crise sanitaire.

Au cours de ce 1er trimestre 2021, 45 projets totalisant 13 M€ de travaux, reçoivent 5,5 M€ d’aides de l’agence de l’eau, répartis comme suit :
- 68% des aides (3,7 M€) vont à la lutte contre les micropolluants, notamment pour une opération d’envergure réalisée par INOVYN France à Tavaux (39), l’un des plus importants sites chimiques de France (3,4 M€ d’aide) ;
- 13% des aides (0,7 M€) sont octroyés à la réduction des rejets de substances toxiques, essentiellement des pollutions dispersées en provenance de PME ou d’artisans, et dont la résorption est organisée dans le cadre d’opérations collectives :
- soit par branche d’activités : cas des 17 projets de l’opération « O’NIVEAU », visant à réduire les rejets toxiques des entreprises de peinture du bâtiment, opération sélectionnée grâce à un « appel à initiatives » de l’agence de l’eau en 2019 (61 K€ d’aides),
- soit à une échelle locale et multisectorielles, dans le cadre de contrats territoriaux plus globaux : cas des 8 projets de l’opération « ARVE PURE » (74), consistant en la réduction à la source des pollutions toxiques provenant d’usines de décolletage ou en des travaux de prévention des pollutions accidentelles (358 K€ d’aides) ;
- 19% des aides (1,1 M€) sont attribués à la réduction des rejets de polluants non toxiques tels que les matières organiques, les matières en suspension, les nutriments… et qui peuvent avoir un impact sur le milieu naturel. Ce type de travaux bénéficie, dans le cadre de l’appel à projets « Rebond eau, biodiversité, climat 2020-2021  », d’un accompagnement élargi de l’agence : cas de l’amélioration ou de la création de stations d’épuration pour 4 fromageries (892 K€ d’aides).

Le nombre et le montant des aides attribuées par l’agence de l’eau ce trimestre aux établissements industriels sont supérieurs à la moyenne trimestrielle des précédentes années du 11ème programme d’intervention (2019-2024) : 40 opérations et 3,6 M€ d’aides en 2019 - 37 opérations et 2,1 M€ d’aides en 2020.
La réduction des émissions de substances dangereuses reste la priorité de l’agence de l’eau en matière de dépollution des rejets industriels : elle correspond pour ce premier trimestre 2021 à 84 % des opérations financées et à 81 % des montants d’aides attribués.

Photo de Une : une vue des Vieux Salins d’Hyères DR Agence de l’eau

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