« C’est quoi rester à sa place quand on est une femme ? »
- Par Sébastien Guiné --
- le 15 mars 2024
Valérie Ammirati, expert-comptable et dirigeante, y va rarement par quatre chemins pour dénoncer ce qui ne va pas. Depuis 2017, le 8 mars, elle organise « En voiture Simone ! » pour faire avancer les choses. Pour la nouvelle édition de l’événement, qui a réuni une trentaine de personnes, dont six hommes, à l’espace de coworking La Verrière, elle se félicitait d’avoir fait le plein une semaine avant la fin des réservations.
« Chaque année, on choisit un thème. Soit il sort tout seul de l’événement de l’année précédente soit je trouve un thème au fur et à mesure des problématiques que je vois autour de moi. J’avais deux pistes pour cette année et celle qui s’est imposée à moi c’était la place. L’autre piste, ce sera peut-être pour l’année prochaine… L’édition 2024 d’« En voiture Simone ! » s’est ainsi déclinée en conférences, débats, ateliers et tables rondes sur le thème de « prendre sa place ». « C’est la place qu’on ne nous donne pas », explique Valérie Ammirati. « C’est la place pour laquelle il faut malheureusement continuer à se battre. Et à un moment donné, quand on nous a donné une place, on nous demande de rester à notre place. C’est quoi rester à sa place quand on est une femme ? Et pourquoi faudrait-il rester à notre place ? », interroge Valérie Ammirati, également ancienne présidente et bénévole d’Initiative Nice Côte d’Azur. Elle raconte qu’elle a dû se battre pour faire sa place dans l’univers entrepreneurial, toujours aujourd’hui largement masculin. « J’ai même quitté un cabinet pour être à ma place. J’étais la seule femme, et la plus jeune, et j’ai bien vu que je n’y arriverais pas. Je n’avais pas de libertés. Mes initiatives et mes propositions étaient prises très à la légère », se souvient-elle. Elle considère qu’aujourd’hui encore « les femmes doivent toujours faire plus » pour montrer qu’elles sont à la hauteur. « C’est ce que nos mères nous disent, de génération en génération. Et les filles pensent qu’elles ne ‘sont’ pas assez ». Pour aller vers plus d’égalité, Valérie Ammirati croit beaucoup en la valeur de l’exemple, « en montrant les choses » aux enfants, « en répartissant les rôles ». « Je crois vraiment aux messages parentaux », appuie-t-elle. « Et aux lectures des enfants. Moi j’ai beaucoup lu Fantômette », l’héroïne de son enfance. « Elle n’avait peur de rien et elle allait partout ! ».