A Cavalaire, Philippe

A Cavalaire, Philippe Leonelli regrette le manque de concertation avec l’État

Pour le premier magistrat de Cavalaire, la crise sanitaire va générer des répercussions économiques et sociales immenses.

Selon l’élu, cette crise sans précédent va engendrer des bouleversements sur notre vie quotidienne que nous étions tous bien loin d’imaginer.

Comment avez-vous abordé cette crise sanitaire ?

Philippe LEONELLI. Face à l’urgence, nous avons dû nous adapter. Car, dès le début du confinement et tout au long de cette période compliquée, les élus locaux ont été en première ligne pour lutter contre la pandémie et ils ont souvent dû faire face aux incohérences des annonces du Gouvernement.

Que regrettez-vous ?

PL. Nous sommes nombreux à regretter le manque de concertation et une trop grande centralisation des décisions, alors que nous sommes engagés au plus près de nos populations. Cette concertation adaptée aux réalités, que beaucoup d’entre nous appelaient de leurs vœux, a été peu mise en application. Pourtant, le Premier ministre n’avait-il pas assuré vouloir faire des territoires, le cœur de sa ligne politique ? Nous avons dans nos communes, multiplié les initiatives et mobilisé de nombreuses ressources pour protéger nos concitoyens, développer de nouvelles solidarités, maintenir les services publics et soutenir les tissus économiques et associatifs locaux.

Comment s’est traduite la crise au niveau local ?

PL. La crise a produit un choc violent sur les finances des collectivités locales dont - et je le dis très clairement - nous en subirons longtemps les conséquences d’autant que les compensations de l’État n’ont pas été à la hauteur de ce que nous avons pu engager.

AIDES FINANCIERES AUX ENTREPRISES

Quelles actions avez-vous mis en place ?

PL. Nous avons voté des aides financières au niveau de la Communauté de communes pour les entreprises de moins de 4 salariés. Nous avons accompagné les restaurateurs, en réduisant de 25% la redevance annuelle d’occupation du domaine public.
Nous avons aussi aidé les commerçants grâce à une campagne de communication sans précédent, destinée à soutenir le commerce de proximité.

Quelles sont les conséquences au niveau du tourisme ?

PL. Si l’on veut bien considérer cette saison 2020 très particulière, au regard des données recensées et, malgré les circonstances peu porteuses, le golfe de Saint-Tropez a été l’une des destinations qui tire le mieux son épingle du jeu sur le plan national. Le golfe a sauvé sa très haute saison à un niveau inespéré aussi bien pour sa clientèle française qu’étrangère. Et pour l’arrière-saison en septembre et octobre, la clientèle française a même légèrement augmenté. Ces bons résultats, on les doit aux efforts de promotion que nous avons porté avec la Communauté de communes, pour soutenir ce qui fait l’essentiel de notre économie sur le territoire, c’est-à-dire le tourisme. Il faudra renouveler ces efforts en 2021 car nul ne peut prédire la durée de la pandémie.

Comment abordez-vous l’année 2021 ?

PL. Dans cette situation inédite, notre force réside dans notre capacité à rester lucides, à s’informer et à agir. Ensemble. Car entre le "monde d’avant" et le "monde d’après" rien ne sera plus pareil. Et nous devrons tirer tous les enseignements de cette crise : prévenir, anticiper, protéger, soutenir, soigner. Il faudra savoir répondre à ces exigences pour l’avenir. J’espère que 2021 annonce la fin des restrictions, la réouverture des bars et restaurants, la relance de notre économie et surtout la fin de la pandémie.

Propos recueillis par Gilles CARVOYEUR

deconnecte