A Marseille, François (...)

A Marseille, François de Canson défend un tourisme positif

Au lendemain du grand meeting consacré à l’urgence de l’adaptation aux changements climatiques, qui a réuni plus de 1 000 élus au Palais du Pharo à Marseille, François de Canson a présenté le Plan d’actions du Comité Régional de Tourisme à l’aéroport Marseille-Provence.

Une séquence qui s’inscrivait dans celle organisée, un mois auparavant, quand les acteurs du tourisme, réunis autour d’Olivia Grégoire, la ministre du Tourisme, avaient martelé leur volonté de la nécessité d’un tourisme pragmatique et positif.

DEBATS SANS FIN

Sur ce dossier, François de Canson a défendu vigoureusement ses convictions : « Je suis épuisé des débats sans fin sur l’inutile et l’accessoire, sur les échanges houleux sur la sémantique idoine à utiliser, on dit durable, responsable ou vertueux ? C’est quoi la différence entre sur-tourisme, sur-fréquentation, hyper-fréquentation ?

Je suis mortifié par cette posture du tourisme bashing, c’est le dernier vocable à la mode, le nouveau concept dans le vent qu’il convient de décortiquer quand on est sociologue, chercheur, journaliste ou un peu les trois à la fois. Nous avions le plane-bashing, rappelons-nous une COP pas si lointaine et l’apparition des mouvements type Greta Thunberg, le cruise-bashing, car c’est simple de taper sur les bateaux de croisière en fermant les yeux sur les pétroliers et cargos qui croisent en parallèle. Et depuis peu le ski bashing, avec les tollés sur les remontées mécaniques, la neige artificielle, comme si nous n’avions pas eu la démonstration que sans les remontées mécaniques l’économie de montagne s’effondrait en hiver ».

Car la contestation s’agite. Ainsi, dans le dernier Espaces, Jean Baptiste Treboul a rappelé que le sur-tourisme a tendance à se généraliser dès lors que l’on n’est plus seul ! Et, depuis quelques mois, les professionnels du tourisme basching s’activent au grand jour ! Il suffit de citer les derniers titres tels que le « Manuel de l’anti-tourisme » de Rodolphe Christin, suivi par les « Désastres touristiques » d’Henri Mora, ou le buzz de l’été avec Laurence Devillairs dans l’Express qui s’exerçait sur « Pourquoi il faut interdire le tourisme ? ».

2022, UNE ANNEE RECORD !

C’est une raison supplémentaire pour le président du CRT de ne pas baisser les bras : « C’est simple, jamais vous ne me trouverez de ce côté du manche, prônant démarketing et décroissance, prenant un malin plaisir à ne mettre en exergue que la frange noire de nos activités, comme si seul le négatif valait la peine et qu’aucune externalité positive n’existait.

Il y a aussi une petite musique cachée, un élitisme qui tait son nom, le rejet farouche du tourisme de masse …

Bref, même si je peux reconnaître l’intérêt de l’exercice, un peu lanceur d’alerte, un peu éveilleur de conscience, nous nous devons de porter aussi la contradiction en pointant les risques de ces prises de positions répétées. Ce dénigrement systématique du tourisme n’a pas de conséquence sur la fréquentation. Les chiffres sont têtus. A l’échelle nationale comme à l’échelle régionale. 2022 sera une année record, flirtant avec les résultats exceptionnels de 2019. En revanche, il y a un effet négatif qui vient s’agréger aux autres causes de désaffection des salariés du secteur. Là, où il n’y a pas d’écho sur la fréquentation, il y en a un côté emploi. Une seule réponse à cela, construire un tourisme positif, en parler, désacraliser la sempiternelle dichotomie qui voudrait le voyage vertueux et le tourisme aux externalités négatives ».

Cela signifie accompagner la prise de conscience et développer une économie du tourisme peut aller de pair avec la préservation de l’environnement, d’un patrimoine, des habitants d’un territoire. Toute la chaîne du tourisme est un instrument de développement – économique, émotionnel et psychologique – qui a réussi à contribuer de façon extraordinaire au rayonnement de si nombreux pays dont la France.

Photo Région Sud.

deconnecte