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Autoroute A57 - Des opérations d’envergure pour un chantier hors norme !

Deux ans déjà nous séparent du lancement opérationnel du chantier de l’élargissement de l’A57, au printemps 2021, réalisé par VINCI Autoroutes pour le compte de l’État.

Depuis, les travaux ont pris place dans le paysage urbain de l’Est toulonnais. Phase après phase, le chantier avance. L’occasion de faire le point avec Salvador Nunez, directeur opérationnel de l’élargissement de l’A57, qui répond aux questions des Petites Affiches du Var.

Comment se passe le déroulement du chantier ?

Salvador NUNEZ. Je suis satisfait. On est à l’endroit où l’on doit se trouver, compte tenu de notre planification. Du chemin a été parcouru et beaucoup de travail mis en œuvre. Le planning est respecté et le chantier avance correctement. C’est déjà bien. Nous avons mené des opérations d’envergure pour ce chantier hors norme.

Voilà le constat à fin juillet. Nous pourrions nous en satisfaire mais je dis souvent à mes collaborateurs, qu’il faut rester humble vu l’ampleur de la tâche et la complexité du chantier. Un chantier qui respecte son échéancier, ce n’est pas de la chance, c’est le résultat du travail de toutes les équipes. Une première partie du parcours est désormais derrière nous. Les structures, ici et là, ont émergé. Comme chacun peut le voir puisque la structure finale de l’A57 commence à se dessiner de manière évidente.

Pour autant, il reste encore beaucoup de travail à fournir et compte -tenu du peu de place et des contraintes telles que la circulation qu’il faut maintenir sur l’axe et la présence de riverains, je reste vigilant et attentif.

Comment faites-vous pour avancer malgré ces contraintes ?

SN. C’est compliqué. Nous n’avons pas beaucoup de place pour travailler et on s’en octroie en découpant le chantier en différentes phases. Je continue à suivre les opérations de très près car l’objectif est de rester au même niveau d’implication et de rigueur.

Pour cela, je reste attentif aux éventuels effets perturbateurs des travaux sur le trafic. Pour y parvenir, je travaille en concertation avec les collectivités et leurs services techniques. Cette collaboration porte ses fruits. Notre objectif est de ne pas générer plus que de congestion qu’il y en avait avant le démarrage du chantier. Nous ne devons pas oublier quelle est la finalité de ce chantier qui est de désengorger l’entrée de Toulon et des communes avoisinantes, un problème qui se posait depuis de nombreuses années.

En réalité, l’A57 entre La Farlède et Toulon tenait plus d’un boulevard urbain que d’une autoroute, avec une circulation permanente, coincée entre la montagne, la mer et la voie ferrée. Notre travail vise donc à améliorer cette circulation à l’entrée de la métropole. Aujourd’hui, les actions menées nous permettent de maintenir un trafic très peu dégradé par rapport à la situation avant les travaux. Toutefois, j’invite les automobilistes à respecter les consignes dans les zones de travaux. C’est primordial pour la sécurité de tous, usagers et compagnons du chantier.

Le calendrier des travaux sera-t-il respecté ?

SN. Notre objectif reste 2025. Il reste deux bonnes années de travaux. La partie gros œuvre a été réalisée en quasi-totalité. Nous avons effectué la partie la plus difficile du chantier.

Plusieurs années de chantier, c’est long !

Par exemple, la réalisation des écrans acoustiques est habituellement planifiée en fin de chantier. Le fait de l’avoir commencé rapidement permet de gagner deux ans de nuisance en moins pour les riverains. Certes, cela nous complique la tâche en termes de coordination mais le gain est loin d’être neutre pour les riverains.

A fin juillet, nous les avions posé sur 4 km sur les 8 km à effectuer. On finalisera ce travail quand on aura fini l’élargissement. On a pris le parti de les installer prioritairement devant les maisons individuelles ou les immeubles plutôt que devant les zones commerciales car cela pouvait pénaliser l’activité économiques, d’autant que la réglementation ne l’impose pas.

Personnellement, je suis très attentif à cet aspect du chantier. Ma position est connue : Je souhaite être au plus près des gens, d’être en amont et de préparer les choses du mieux possible. Je suis persuadé que cela participe à ce que les choses se passent bien. Rien n’est jamais parfait, mais prévenir au plus tôt, se déplacer pour aller informer les riverains d’une opération particulière, faire l’effort d’une information en proximité, nous le devons aux habitants du secteur, aux riverains.

Rendre les travaux tolérables est un enjeu quotidien.

Et comment allez-vous agir face aux tags ?

SN. Je vais adopter le même dispositif que nous avons déployé à Montpellier. Là-bas, on avait le même souci avec les tags. On savait qu’à Toulon nous serions victimes des mêmes agissements. Pour que les écrans restent propres, nous avons pris contact avec une association de graffeurs et après cette rencontre, nous avons pris la décision de grillager les écrans acoustiques pour empêcher les tags. Cette technique marche assez bien !

Dernier point : la création d’une voie réservée aux transports en commun. Comment cette voie va-t-elle fonctionner ?

SN. Ce projet de voie réservée aux transports en commun a été mis en place bien avant le discours actuel, porté par certains partis politiques. Nous l’avons imaginé dès 2015 puisque nous savions que l’autoroute passerait à proximité d’un pôle multimodale, au niveau de Sainte-Musse. L’utilisation du bus est pertinente si le bus arrive à l’heure. Si l’on veut que plus de gens prennent le bus, les bus doivent arriver à l’heure et cela participera à diminuer le nombre de voitures en circulation.

Propos recueillis par Gilles CARVOYEUR. Photo Alain BLANCHOT.

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