
Banque de France : L’inflation toujours au cœur des préoccupations
- Par Sébastien Guiné --
- le 18 mai 2023
C’est de nouveau le thème choisi par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans sa lettre annuelle envoyée au président de la République. « Cette Lettre est à nouveau consacrée à l’inflation, première préoccupation des Français. C’est notre priorité comme banque centrale et nous sommes fermement engagés à la vaincre dans les deux ans qui viennent », écrit-il dans la synthèse d’un courrier également adressé au président du Sénat Gérard Larcher et à la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.
Un an après la lettre intitulée « Comment réduire l’inflation ? », le point d’interrogation a disparu. François Villeroy de Galhau présente cette fois l’inflation comme « une maladie économique et sociale » expliquant que d’externe elle était devenue « interne » et « plus large » et qu’elle risquait de devenir persistante. « C’est une maladie qu’il ne faut pas laisser se développer », a abondé Christian Delhomme, directeur départemental de la Banque de France dans les Alpes-Maritimes lors d’une présentation de la Lettre, mardi 16 mai à Nice. « Chacun perçoit l’inflation différemment », a indiqué M. Delhomme alors que si l’inflation globale est de l’ordre de 7 %, la perte de pouvoir d’achat a en moyenne été assez faible en France en 2022 grâce à l’ensemble des mécanismes de transfert et il devrait se maintenir en 2023. « Dans les bons traitements, la politique budgétaire ne peut être que très temporaire car cela change la perception des prix », a souligné Christian Delhomme.
Pour M. Villeroy de Galhau, « l’arme anti-inflation la plus efficace est aujourd’hui monétaire. (…) Le crédit est logiquement plus cher en Europe : c’est cependant en France qu’il reste le plus favorable et largement accessible aux ménages comme aux entreprises », écrit-il. Enfin, la Banque de France appelle à de profondes transformations structurelles : une transformation écologique et énergétique, une transformation numérique (« une nécessité » pour M. Delhomme alors que « 100 % des entreprises » seront touchées un jour par une cyber attaque), une transformation du travail (dans la mesure où 52 % des entreprises ont des difficultés de recrutement) et une transformation publique (pour tenter de régler la crise des services publics avec une modernisation et des investissements).