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Banque de France : la région et les A-M bénéficient de la reprise de l’activité

Pour ceux qui en douteraient encore, la reprise est bien là. Elle n’est sans doute pas aussi forte qu’espérée, mais l’analyse de conjoncture réalisée par la Banque de France auprès de nombreux chefs d’entreprises vient confirmer ce que chaque secteur économique - ou presque - annonce séparément de son côté. Directeur départemental de la Banque de France à Nice, Didier Collet a présenté la semaine passée en conférence de presse les tendances et résultats, les principaux chiffres et une prospective pour 2018. Avec la prudence nécessaire, concernant la volatilité d’une situation nationale et internationale qui peut venir défaire les scénarios les plus probables.
Voici en bref les principales indications de cette analyse, utiles aux chefs d’entreprises qui exportent ou vendent sur le marché national.

Au niveau national et international

- Croissance : elle est bien au rendez-vous, avec une reprise du commerce mondial, mais à un niveau assez faible.
- Pétrole : son prix a grimpé de +50% depuis juin 2017, ce qui traduit davantage un resserrement de l’offre et de la production qu’une réelle demande de consommation.
- Chine : elle connaît toujours une croissance forte, située entre +5% et +8%, sans prévision de décélération pour le moment.
- USA  : sont à contre-courant, avec un chômage faible (4%) mais une dette
publique qui dépasse les 100% du PIB.
- Brexit : un impact limité pour la zone euro, mais une croissance inférieure à la moyenne des pays du G7, ce qui n’était encore jamais arrivé. La Livre Sterling a baissé.
- Inflation  : elle se situe à 1,2% en France, avec une tendance à la hausse pour 2018 en raison du renchérissement des matières premières.
-  Crédits : les taux sont encore très bas en France (en moyenne 1,5% pour les entreprises) contre 1,7% en moyenne sur la zone euro. Leur volume a augmenté de +6,4% en France (3% zone euro), ce qui prouve que les entreprises ont un accès facile au financement.
- Emploi : 197 000 créations en 2016, 280 000 en 2017 en France. On estime à 320 000 le nombre de postes crées depuis et grâce au CICE. La Banque de France prévoit une évolution positive jusqu’en 2020 mais note des difficultés de recrutement dans certains secteurs (industrie, hôtellerie etc.).

Prospective 2018 : activité en hausse mais emploi à la peine

La région PACA et plus particulièrement les Alpes-Maritimes profitent d’une conjoncture plutôt favorable.
Pour 2018, plus de 95% des chefs d’entreprises se montrent optimistes et prévoient une amélioration.
Selon leurs confidences à la Banque de France, les industriels tablent sur une augmentation de la production de +3,2% et de leurs investissements de +8,5%, mais ils sont encore très réticents sur l’emploi, qui devrait stagner.
À noter une volonté de forts investissements dans le domaine manufacturier (+19% sur trois ans), secteur qui emploiera peu contrairement aux Services (+2,9%).
Dans les A-M, les dépôts des entreprises à la banque ont augmenté de +6,1% l’an passé et celui des crédits de 6,4%, ce qui traduit une activité soutenue.
Pour l’industrie, le chiffre d’affaires poussé par l’export a augmenté de +6,4%. Mais les capacités de production sont utilisées à 85%, ce qui a terme va obliger les entreprises à réaliser des investissements pour remplacer le
matériel et se moderniser. En 2017, les investissements avaient déjà augmenté de +2,1%, en raison de taux bas principalement.
Pour les Services, qui représentent un emploi sur deux dans la région, la progression du chiffre d’affaires a atteint +7%, "du jamais vu depuis 2011" a noté Didier Collet. L’export a représenté 20%, les investissements sont en hausse, surtout dans le domaine des transports (+8,5%). L’emploi a progressé de 2,4% sur un an.
La construction et les travaux publics demeurent bien orientés avec une hausse des mises en chantier, de la production (+5,7%), des investissements (+3%) et même de l’emploi (+1,1%). Mais ces chiffres positifs sont aussi un trompe l’œil puisqu’ils sont calculés "en partant de très bas" avec les effets de la crise de 2008 qui se sont fait sentir longtemps..
La production manufacturière enregistre également une embellie avec +7%.

Photo de une : (illustration) L’industrie est un élément moteur de l’économie azuréenne. Elle profite d’une conjoncture nationale et internationale favorable. DR

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