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Chômage : privilégier les comptes ou l’humain ?

Les patrons du Medef sont plutôt contents, les syndicats carrément en colère : après un mois de « consultations », le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion de France Olivier Dussopt a présenté devant le Sénat les arbitrages du gouvernement sur l’indemnisation des chômeurs.

Schématiquement, l’idée est de moduler les indemnités des sans emploi en fonction de la conjoncture économique et de leur (plus ou moins bonne) volonté à reprendre le boulot.

A partir du 1er février 2023, la durée d’indemnisation baissera d’un quart si le taux de chômage dans le pays est en dessous de 9 %. Un filet de sécurité est tout de même tendu avec au minimum six mois d’indemnisation. Si le taux de chômage dépasse les 9 %, les règles actuelles et les durées seront maintenues.

« La baisse du chômage depuis plusieurs trimestre et les difficultés de recrutement qui subsistent justifient la modification des règles que l’on a souhaitées simples et lisible  » a plaidé Olivier Dussopt devant le Palais du Luxembourg. De cette manière, le gouvernement espère un retour à l’emploi de 100 à 150 000 personnes supplémentaires l’année prochaine. Ceux qui abandonneront leurs postes seront considérés comme démissionnaires et donc non indemnisés. De plus, deux refus de CDI après un CDD ou un intérim couperont les vivres.

On se doute que les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille. Outre le recul social et la fragilisation induite par cette réforme, ils dénoncent le fait que les seniors virés de leurs boîtes en fin de carrière perdront neuf mois d’indemnisation qu’il faudra compenser par des minima sociaux. Ils ont annoncé leur intention d’aller devant le Conseil d’État.

Entre la consolidation des comptes et le traitement humain des dossiers individuels, faut-il choisir ?

Visuel de Une : Le projet promet de faciliter les recrutements pour les métiers en tension - illustration DR

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