Chrysalis : une bonne

Chrysalis : une bonne claque aux plastiques !

Si nos vieilles bouteilles de lait et autres déchets en plastique étaient transformés en carburant, cela permettrait de faire fonctionner des moteurs de groupes électrogènes, de camions ou de bateaux et du même coup de dépolluer la planète...

Un pari un peu fou au départ, devenu réalité grâce à la "Chrysalis", une machine mise au point par Christofer Costes, "Géo Trouvetout" originaire de La Croix-sur-Roudoule, en partenariat avec Centrale-Paris, l’INSA de Lyon, l’IFP Energie et d’autres partenaires dont l’association EarthWake du comédien Samuel Le Bihan et le Conseil départemental des Alpes-Maritimes.
Schématiquement, les plastiques usagés sont collectés et triés (tous ne peuvent être utilisés). Ils sont pulvérisés en petits copeaux puis passés dans la machine où, chauffés à 450 degrés, ils se transforment en carburant. 160 kilos de cette "matière première" issue de nos poubelles produisent ainsi 120 litres de gasole au sortir de cet "alambic" !
Tout cela serait-il trop beau pour être vrai ? Menée depuis trois mois, une expérience grandeur nature a permis de valider le procédé. Deux camions de collecte des ordures ménagères de la Communauté de communes Alpes d’Azur font leur tournée en incorporant 10% de ce carburant tiré de la Chrysalis. Et cela marche !

La chrysalis (DR JMC)

Les habitants de Puget-Théniers et des environs sont déjà sensibilisés et mettent dans des conteneurs dédiés leurs vieux plastiques (bouchons, sacs de supermarchés, récipients alimentaires ou de produits de beauté, etc.).

L’essai mené depuis le printemps a permis de valider le procédé. Reste maintenant à obtenir une homologation officielle, ce qui demandera encore un peu de temps (nous sommes au pays de Descartes, de l’administration toute puissante et des habitudes difficiles à bousculer).
"La technologie développée ici est simple et peu chère. Elle est très adaptée pour les pays en voie de développement qui pourront ainsi produire de l’électricité et se débarrasser du plastique qui les envahit" commente Samuel Le Bihan, initiateur de ce projet à la fois écologique et humanitaire.

Le Département a soutenu le projet (170 000 euros), Charles-Ange Ginésy accompagné du maire de Puget-Théniers Pierre Corporandy ont officiellement validé cette expérience appelée à devenir permanente, en attendant de conquérir d’autres territoires... en France aussi.

Contrairement aux apparences, la photo ne représente pas une fusée sur son pas de tir mais la "Chrysalis", appareil mis au point à Puget-Théniers par l’association EarthWake.

Cette machine transforme les vieux plastiques en carburant (gasoil) qui, pour l’instant et pour des raisons réglementaires, ne peut être mélangé qu’à proportion de 10% avec du gasoil "ordinaire" (qui, lui, supporte de nombreuses taxes...). Simple, robuste, peu onéreuse, la Chrysalis peut être facilement déployée dans les pays en voie de développement. C’est l’objectif de EarthWake, qui espère dépolluer le "7ème continent" de plastiques qui asphyxie les mers et les océans.

Photo de Une : Samuel Le Bihan explique l’intérêt écologique (et économique) du système testé sur la Communauté de communes Alpes d’Azur. (DR JMC)

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