Draguignan, ville moyenne

Draguignan, ville moyenne, recommence à faire rêver !

Villes de France, fédérant les villes moyennes, et Mytraffic, leader européen de l’analyse du flux piéton, ont publié le premier palmarès des centres-villes dynamiques.

Ce classement recense les 30 villes moyennes avec la plus forte fréquentation depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020 (moins de 100 000 habitants, hors zone métropolitaine, villes touristiques et d’outre-mer). Il distingue les centres-villes les plus résilients et offre une radiographie complète des raisons du succès grâce aux témoignages des maires figurant au palmarès. Il éclaire aussi les nouveaux équilibres territoriaux : après des décennies de difficultés démographiques et économiques, les villes moyennes voient s’ouvrir une période en phase avec leur atouts intrinsèques – densité plus faible que dans les métropoles, équilibre entre niveau de services et prix de l’immobilier, proximité de la nature.

REECHANTER LE CENTRE-VILLE

Ainsi, Draguignan, ville de 40 000 habitants, située au centre d’un territoire du Var intérieur, bénéficie d’une situation entre mer et montagne à équidistance des métropoles régionales (Toulon Provence Méditerranée, Nice Côte d’Azur, Aix-Marseille-Provence) desservies par les réseaux autoroutier et ferroviaire. Pour autant, ces atouts ne suffisent plus.

Selon Richard Strambio, maire de Draguignan, « les clés du dynamisme reposent sur une démarche participative, des animations conviviales et un rééquilibrage commercial. Nous avons animé les rues et le public était au rendez-vous »
L’élu détaille la stratégie développée pour réenchanter le centre-ville : « La Ville de Draguignan a pu adopter des mesures conformes aux attentes et besoins de ses citoyens en consultant les conseils de quartiers et les associations de commerçants. Ces échanges ont permis la mise en place de politiques sur-mesure, aussi adaptées aux besoins qu’à l’évolution des contraintes sanitaires. Ces actions de soutien à la fréquentation des secteurs marchands de la ville participent notamment de la démarche de vitalisation du centre-ville qui articule de multiples dispositifs dont le programme « Action Coeur de Ville » qui avait été préfiguré dès 2015 par la définition du Projet urbain global ».

Le premier magistrat ajoute : « La crise de Covid-19 a provoqué une prise de conscience quant à l’importance des moments de convivialité au sein de la ville », explique l’adjointe au commerce, Mme Chauvin, en soulignant la force des liens de proximité que tissent les habitants à l’occasion des animations estivales ou des fêtes de fin d’année. Une ambiance conviviale aussi propice à la cohésion sociale qu’au soutien d’activités commerciales amputées par les restrictions sanitaires ».

REEQUILIBRAGE COMMERCIAL

Enfin, la Ville a misé sur un rééquilibrage commercial en mettant en place un management volontariste du centre-ville conjugué aux actions ciblées du Contrat de revitalisation artisanale et commerciale. Ces actions ont permis à Draguignan de renforcer l’attractivité de son cœur de ville et d’inverser la tendance en matière de vacance commerciale : « Une rue piétonne du centre-ville comptait dix-sept boutiques fermées en décembre 2018. Un an plus tard, il n’en reste plus que cinq », explique l’adjointe à l’aménagement commercial, Mme Dufour.

Hakim Sadaaoui, directeur général de Mytraffic, précise : « L’analyse de la fréquentation s’impose comme un instrument de mesure clé pour objectiver l’attractivité d’une ville. Pour les municipalités, il devient un argument pour attirer les enseignes et porteurs de projets. C’est aussi un outil d’analyse pour évaluer la réussite des aménagements urbains, a fortiori dans les villes moyennes qui, après plusieurs décennies difficiles, investissent pour la redynamisation de leur cœur de ville. Et pour les enseignes, c’est un moyen d’évaluer le meilleur emplacement commercial afin de réduire le risque de l’installation ».

ATTRACTIVITE RENFORCEE DEPUIS LA CRISE SANITAIRE

Caroline Cayeux, présidente de Villes de France, ajoute : «  Ce palmarès illustre la montée en puissance des villes moyennes, et le programme Action Cœur de Ville y est pour quelque chose, en ciblant le logement, le commerce et le transport de proximité. Les décideurs publics ont pris conscience que l’avenir des cœurs de ville réside dans leur capacité à remplir plusieurs missions. On y consomme, on y habite, on s’y promène, on s’y cultive, on y étudie, on accède aux services publics. Avec ces atouts, les villes moyennes recommencent à faire rêver. Si les villes moyennes ont été renforcées dans leur attractivité, grâce au développement du télétravail, nous observons de nouvelles façons de vivre sa ville ».

La présidente de Ville de France conclut : « Face à l’essor du e-commerce, les élus ont multiplié les initiatives pour soutenir les commerces de proximité et maintenir une activité dans les centres-villes. C’est en s’inspirant des bonnes pratiques que nous pourrons continuer à faire vivre nos centres-villes. Ce palmarès se met au service des maires et des élus municipaux qui s’investissent au quotidien pour faire battre le cœur de nos villes ».

A NOTER...

Méthodologie :

Pour établir le palmarès, Mytraffic a comptabilisé les passages dans plus de 180 zones de centres-villes de villes moyennes (moins de 100 000 habitants) en France métropolitaine, entre mars 2020 et janvier 2021. Les villes d’Île-de-France, les villes présentant une continuité urbaine avec des métropoles, et les villes touristiques (présentant de très fortes variations saisonnières) ont été retirées.

Propos recueillis par Floriane DUMONT.

deconnecte