Europe : Un plan pour se

Europe : Un plan pour se passer d’énergie russe

La Commission européenne a présenté mi-mai un plan visant à réduire sa dépendance vis-à-vis des énergies fossiles russes, baptisé REPowerEU.

Double urgence

Ce plan est une réponse « aux difficultés et aux perturbations du marché mondial de l’énergie provoquées par l’invasion russe de l’Ukraine. Il y a une double urgence à transformer le système énergétique européen : mettre fin à la dépendance de l’UE à l’égard des combustibles fossiles russes (…) et lutter contre la crise climatique », selon un communiqué de presse du 18 mai.

Plan détaillé

La proposition initiale date du 8 mars 2022, moins de deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. La Commission a alors proposé les grandes lignes d’un plan visant à rendre l’Europe indépendante des énergies fossiles russes bien avant 2030. Les dirigeants de l’UE ont validé ces grandes lignes lors du Conseil européen des 24 et 25 mars et ont demandé à la Commission de présenter un plan plus détaillé : le REPowerEU.

« Union de l’énergie »
« REPowerEU vise à réduire dès que possible notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes en accélérant rapidement la transition propre et en unissant nos forces pour parvenir à un système énergétique plus résilient et à une véritable union de l’énergie », est-il écrit dans la communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil européen, au Comité économique et social européen et au Comité des régions.

Quatre objectifs

Le plan REPowerEU s’appuie sur le pacte vert pour l’Europe, présenté en 2021, et propose des actions supplémentaires dans le but de répondre à quatre objectifs : « économiser l’énergie », « diversifier les approvisionnements », « remplacer rapidement les combustibles fossiles en accélérant la transition de l’Europe vers une énergie propre » et « articuler judicieusement les investissements et les réformes ».

A court terme

La Commission européenne propose plusieurs mesures à court terme : achats communs de gaz, de GNL et d’hydrogène par l’intermédiaire de la plateforme énergétique de l’UE, nouveaux partenariats énergétiques avec des fournisseurs fiables, déploiement rapide de projets photovoltaïques et éoliens ou encore augmentation de la production de biométhane.

A moyen terme

La Commission souhaite, à moyen terme et à exécuter avant 2027 : stimuler la décarbonation industrielle grâce à des projets bénéficiant de financements anticipés et faire passer de 40 à 45% l’objectif de l’UE à l’horizon 2030 en matière d’énergies renouvelables. Elle défend également une initiative « Accélérateur Hydrogène » pour augmenter la capacité de fabrication d’électrolyseurs.

Investissements conséquents

Des investissements supplémentaires, estimés à 210 milliards d’euros, seront nécessaires d’ici 2027 pour permettre à l’Union européenne de ne plus dépendre des importations de combustibles fossiles russes. Cette dépendance coûte actuellement près de 100 milliards d’euros par an aux contribuables européens. La Commission précise que 225 milliards d’euros sont déjà disponibles, « sous la forme de prêts au titre de la facilité pour la reprise et la résilience ».

Économies attendues

Pour la Commission, ces « investissements intelligents », ceux pour « l’Ajustement à l’objectif 55 » du Pacte vert et ceux pour le REPowerEU, devraient permettre à l’UE d’économiser, dans le détail, 80 milliards d’euros de dépenses d’importation de gaz, 12 milliards d’euros de dépenses d’importation de pétrole et 1,7 milliard d’euros de dépenses d’importation de charbon, chaque année, d’ici à 2030.

Photo de Une DR

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