Exportations : l’Europe veille au grain
- Par Jean-Michel Chevalier --
- le 6 septembre 2022
Le filtrage des investissements étrangers et le contrôle des exportations jouent un rôle essentiel dans la sauvegarde de la sécurité et de l’ordre public européens. La Commission européenne s’en préoccupe et a procédé à l’analyse de plus de 400 investissements directs étrangers dans l’Union.
Tous les États membres de l’UE, sauf deux, disposent désormais de mécanismes de filtrage ou sont en train de les mettre en place. Ils ont examiné l’année dernière 40 000 demandes d’exportation de biens susceptibles d’être utilisés à des fins militaires vers des pays tiers pour une valeur de 38,4 milliards d’euros. Ils ont bloqué ainsi des exportations dans un peu plus de 550 cas.
La grande majorité des investissements étrangers « ne pose aucun problème du point de vue de la sécurité et de l’ordre public » estime la Commission. 86 % des dossiers ont été évalués en seulement quinze jours. L’audit montre que les cinq premiers pays notifiés comme étant « l’investisseur final » ou les bénéficiaires étaient en 2021 les États-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, les Îles Caïmans et le Canada.
Les investissements russes représentaient moins de 1,5 % des cas et la Biélorussie 0,2 %. Ces opérations couvrent un large éventail de secteurs, dont la défense, l’aérospatial, l’énergie, la santé, les équipements semi-conducteurs et les technologies de l’information et des communications. Autant de thèmes sensibles alors que les chars de Poutine ont envahi l’Ukraine et que l’Europe a décrété des sanctions économiques et technologiques envers Moscou.
Des contrôles sont également réalisés sur les exportations des biens produits en Europe pour s’assurer qu’ils ne seront pas utilisés à des fins contraires aux droits de l’homme.