FBTP 06 : Communiquer (…)

FBTP 06 : Communiquer autrement

« À chaque fois que j’écoute, j’apprends quelque chose ». La FBTP 06 est la première fédération départementale à lancer, non pas un mais trois podcasts d’information générale, à destination des adhérents et des partenaires.

Dans une grande salle presque vide, dans les niveaux inférieurs de l’immeuble de la fédération, autour d’une table et de quelques chaises on retrouve pourtant un peu de cette ambiance feutrée et chaleureuse des studios de radio. Improvisés animateurs, Hakim Rezgui, chargé du développement et des partenariats, Caroline Blum, responsable emploi et formation, et Sliman Fatmi, responsable du social et du juridique, assistés d’Ambre Bejaoui, responsable du digital, se prennent au jeu, dans les conditions du direct, entrecoupés de jingles qui apportent une touche de crédibilité supplémentaire.

À la FBTP06, on retrouve cette ambiance feutrée et chaleureuse des studios de radio ! ©S.G

Le montage, réalisé par Ambre Bejaoui, est succinct afin de permettre à la discussion de rester la plus naturelle possible, mais ils n’hésitent pas à réenregistrer un passage si ce n’est pas suffisamment clair ou fluide. Hakim Rezgui, «  amoureux des podcasts », a la responsabilité d’organiser les échanges. «  On s’est dit que j’étais peut-être le lien entre tous les services et que ma partie développement pouvait également être intéressante  », explique-t-il.
« On a déjà quelques retours et c’est plutôt positif  ». Parmi ces retours positifs, celui du président de la FBTP 06, Patrick Moulard : «  À chaque fois que j’écoute, j’apprends quelque chose, notamment sur les services ». Il reconnaît être séduit par ce canal alors qu’il n’avait jamais écouté de podcast avant. «  À la suite de l’interrogation des présidents de sections pour essayer de redynamiser la fédération, il a été proposé de faire un podcast, parce qu’une entreprise le faisait. Cela permet de communiquer autrement et il est important aujourd’hui d’être sur toutes les plateformes. C’est un moyen de plus pour apporter de l’information ».

« Rendre les sujets vivants »

L’idée du podcast a été soufflée par Pierre-Louis Bernardi, de la société Garelli, qui a réalisé pendant un an une émission baptisée « Sous le casque ».

« À chaque fois que j’écoute, j’apprends quelque chose » explique Patrick Moulard. ©S.G

La FBTP 06 propose aujourd’hui trois podcasts, disponibles sur son site internet mais aussi sur Spotify et Apple Podcast : « L’actu des constructeurs », toutes les trois semaines, qui fait la part belle aux actualités du secteur et aux formations et événements organisés par la fédération, « L’actu des partenaires », rendez-vous réservé à la trentaine de membres du Club BTP 06 et « Bâtir au féminin », podcast, en cinq épisodes, animé par le groupe Femmes BTP 06. « Le podcast est un développement de communication sonore de ce qu’on fait déjà avec l’envoi des newsletters, qui contiennent nos circulaires par thématiques », développe Ludovic Patti, secrétaire général de la fédération. « On espère d’ailleurs qu’en écoutant le podcast, les gens reviendront lire les circulaires ». Il précise qu’il existe des « podcasts techniques, beaucoup plus longs, sur des sujets pointus » mais que la FBTP 06 est « la première fédération départementale à faire un podcast d’information générale pour ses adhérents ». Si les collaborateurs se lancent avec enthousiasme dans cette aventure, ils doivent parfois se faire un peu violence : « Pour moi c’est un exercice difficile », témoigne Sliman Fatmi. « Ce n’est pas évident d’aborder un sujet à l’oral en étant synthétique, clair et précis. Et être devant le micro, cela crée une appréhension », indique-t-il. « Il faut arriver à rendre les sujets vivants », complète Caroline Blum. Pour Ludovic Patti, « s’adapter au format est un vrai challenge. C’est un niveau de vulgarisation supérieur par rapport à nos circulaires pour lesquelles ils font déjà un effort car parfois l’information technique et juridique peut au départ être indigeste  ».

Les mots d’ordre : informer, former, aider, défendre


Pour sa 130e année d’existence, la FBTP 06 va veiller plus que jamais à remplir au mieux ses missions envers ses adhérents et pour le secteur de la construction dans son ensemble.

Mots d’ordre de ces outils :
s’adapter aux habitudes
des travailleurs pour les
informer, former, aider
et les défendre ©S.G

Avec les podcasts, elle répond parfaitement à sa mission d’informer. L’organisation des formations est une mission « historique », rappelle le président, Patrick Moulard. « Soit ce sont des demandes des sections, comme pour une nouvelle technique de construction par exemple, soit ce sont directement des sollicitations au niveau national, en fonction des sujets qui sont dans l’actualité. On n’a jamais assez de participants, on aimerait qu’il y en ait plus », relève-t-il. La fédération propose actuellement une formation sur le parcours du dirigeant pour la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) : « évaluer votre niveau d’engagement, comprendre les fondamentaux de la RSE, initier une démarche structurée et cohérente... ». Il y a également eu fin février une formation sur la pratique de l’intelligence artificielle en entreprise. Si Patrick Moulard, estime que « l’IA ne va pas nous faire construire autrement », il la voit comme « un accompagnement à la décision pour le chef d’entreprise, un outil utile pour les réponses aux appels d’offre ou pour la rédaction de mémoires techniques ». Il précise au sujet des formations que « peu de chefs d’entreprise arrivent à se projeter plus loin que le quotidien et c’est normal parce qu’ils sont souvent sous-staffés. On est là pour leur apporter des solutions ». S’il faut souvent battre le rappel pour remplir les formations, le secrétaire général, Ludovic Patti, se souvient d’avoir eu un afflux de demandes pour celle sur le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). « Au début, nous avions du mal à constituer les groupes de formation. Et quand est tombée l’obligation, pour avoir droit aux avantages fiscaux pour les particuliers, là on a eu du mal à répondre à la demande  ». La fédération est également très sollicitée « quand il y a un problème urgent à régler », poursuit-il.

« Une pause réglementaire »

La FBTP 06 défend la profession dans son ensemble. ©S.G

« C’est souvent un problème lié au droit du travail, un contrôle fiscal ou un accident du travail. Là, il faut répondre rapidement. Dans le quotidien, on sait répondre à peu près à toutes les problématiques et nous avons aussi le réseau FFB (la fédération nationale) qui peut nous aider, avec des experts, sur des sujets très pointus. Et quand cela dépasse un certain niveau, nous avons un partenariat avec un avocat, qui peut recevoir l’adhérent pour un premier rendez-vous gratuit  ». Enfin il reste à la FBTP 06 le soin de défendre la profession dans son ensemble. « Ce qu’on fait au quotidien : rencontrer les décideurs pour leur exposer nos problématiques parce qu’ils ne sont pas forcément tous au courant  », précise Ludovic Patti. Pour certains dossiers, le président Patrick Moulard doit œuvrer avec délicatesse. C’est le cas sur la question du versement mobilité régional : «  C’est difficile d’aller contre l’investissement mais c’est une fiscalité de plus pour nos entreprises. Cela nous paraît injuste bien qu’on en profite... ». Il y a aussi le cas de la construction de logements neufs : «  Il faut qu’on ait du logement pour nos salariés, c’est une évidence mais c’est un combat qui doit être mené avec un peu de souplesse », expose-t-il car «  nos entreprises sont parfois pressurisées ». Et elles ne dépendent pas toutes du logement neuf pour avancer. Le combat prioritaire aujourd’hui serait de « travailler à une pause réglementaire », sur plusieurs années, qui pourrait « donner de l’oxygène à tout le monde  ». « On le fait mais on ne le demande pas assez », souligne-t-il. Et il y a un dernier combat, très difficile à mener, celui d’une meilleure utilisation de l’autoroute A8. «  Cela fait des années que j’y pense. Si on pouvait imaginer réglementer le passage de nos camions qui traversent le département entre 6h30 et 9h00, je pense qu’on gagnerait au moins 5 % sur nos rentabilités d’entreprise », assure Patrick Moulard. « Mais légiférer, c’est complexe ».

Photoo de une ©S.G