François Fillon et les

François Fillon et les vignerons

Ah, cette belle invention que l’ISF ! Depuis sa création en 1989, elle en a déchaîné des passions. D’abord celle des assujettis, qui trouvent - réflexe bien humain - qu’ils paient trop d’impôts et que leur fortune est la juste récompense des efforts de leur travail. Ensuite, celle de ceux qui ne comprennent pas pourquoi il faudrait subitement supprimer cette taxe sur les "riches" qui rapporte 5 milliards d’euros à l’État au moment où les caisses de ce dernier sont à sec.

Dans l’histoire de cet impôt, "plafonnement", "bouclier fiscal" et autres mesures technocratiques ont limité l’impact réel de la facture pour les contribuables aisés. Ainsi, 343 000 foyers fiscaux ont payé l’an passé 15 233€ d’ISF en moyenne, calculé sur une part seulement de leurs revenus. Beaucoup de contribuables avisés, dont la richesse dépasse le 1,3 million d’euros à partir duquel on devient riche en France, réussissent légalement à rester au pied de la guillotine. En créant des holdings financières, en effectuant des donations aux enfants ou en souscrivant des emprunts... : les cabinets spécialisés ne manquent pas de ressources.
La gauche de François Hollande - et de Jérôme Cahuzac - a commis une boulette en 2012 en instaurant une surtaxe ISF. Mesure absurde, qui a abouti à imposer certains foyers à plus de 100% de leur revenu annuel. Malgré un rapide rétropédalage, le mal politique et psychologique était fait. Irréversible. Les "riches" ont pris le chemin de l’étranger, Gérard Depardieu à Moscou !
François Fillon, s’il est élu, veut supprimer l’ISF, répondant à l’attente impatiente de son électorat. Il lui faudra diplomatie et autorité pour faire passer cette pilule à la France "moyenne" qui travaille.
L’État serait avisé de créer un de ces grands "machins" chers au Général de Gaulle, un organisme collectant l’ISF dont les contribuables seraient les actionnaires. Le produit de cet impôt serait injecté dans l’économie réelle, pour développer les entreprises, booster la création, fournir du capital-risque, développer nos startups innovantes.
Au bout du compte, le contribuable devenu actionnaire pourrait espérer "revoir" une partie de sa mise de fonds et participer à l’économie réelle. Plutôt que remplir, chaque année, un tonneau percé, sans être jamais sûr que le vigneron réussira son millésime.

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