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Gaz et pétrole : le bras de fer UE-Poutine

Les pays de l’Union européenne (UE) se sont mis d’accord sur une interdiction progressive des importations de pétrole russe. Dans l’immédiat, seuls les flux par voie maritime sont visés, un compromis ayant été trouvé avec la Hongrie pour exempter le pétrole acheminé par oléoduc. L’interdiction concerne actuellement deux tiers de l’ensemble du pétrole fourni par la Russie à l’UE. Mais en tenant compte du fait que l’Allemagne et la Pologne se sont engagées à fermer le robinet de l’oléoduc Droujba, 90 % des exportations russes vers l’UE pourraient être arrêtées d’ici la fin de l’année.

Sans attendre, Gazprom a déjà coupé le robinet du gazoduc Nord Stream ce qui affecte l’Italien Eni, l’Autrichien OMV et désormais le Français Engie. La Russie explique cette décision par des problème techniques (elle manquerait de pompes Siemens, tombées sous embargo), mais chacun sait bien qu’il s’agit d’une décision politique. Vladimir Poutine répétant ne pas perdre d’argent avec l’arrêt de ces livraisons qui font monter les prix sur les marchés, ceci compensant cela. Gaz et pétrole financent sa guerre en Ukraine et il fait le pari que les Européens se lasseront avant lui et qu’ils seront davantage impacts que son pays par les diverses sanctions.

Avant cet embargo, la Russie fournissait 27 % du pétrole importé par l’UE

Le chef du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré sur Twitter que cet accord allait permettre de « couper une énorme source de financement de la machine de guerre russe  » et « d’exercer une pression maximale sur la Russie pour mettre fin à la guerre  ».

L’impact économique d’un arrêt des importations de l’UE est important, bien que la Chine reste de loin le plus grand client de la Russie pour le pétrole (33 % de la valeur exportée). En ne prenant en compte que les pays figurant en tête de liste des principaux importateurs, plus de 40 % de la valeur des exportations russes serait tout de même concernés en cas d’interdiction totale par l’UE, une situation dont on devrait se rapprocher quand l’Allemagne et la Pologne mettront fin à leurs importations par oléoduc.

Pour le pétrole, les principaux clients de la Russie sont (par ordre décroissant en milliards de dollars( la Chine (23,8), les Pays Bas (9,4), l’Allemagne (6,2), la Corée (5,3), la Pologne (4,2), l’Italie (3,8), etc.

Tristan Gaudiaut (Statista) et J.-M. Chevalier

Visuel de Une : illustration DR

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