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Hervé Berville : « La France va renouer avec l’exploration des fonds sous-marins »

Le jeudi 2 juin, le secrétaire d’État chargé de la Mer Hervé Berville était en déplacement dans le Var.

A La Seyne-sur-Mer, il s’est rendu au centre européen de technologie sous-marine de l’IFREMER, dans la zone portuaire de Brégaillon. Il a visité le sous-marin "Le Nautile", utilisé dans le cadre de missions de recherche océanographique et d’exploration des fonds marins. Accueilli par Nathalie Bicais et Vincent Rigaud, maire de La Seyne-sur-Mer et directeur de l’IFREMER, Hervé Berville a découvert l’intérieur du Nautile, l’emblématique sous-marin habité révélé au monde entier lors de ses plongées sur l’épave du Titanic. Il s’est rendu ensuite au port de plaisance de la Seyne-sur-Mer avant de rencontrer les représentants locaux des pêcheurs. De retour dans la zone portuaire de Brégaillon, le secrétaire d’État chargé de la Mer a rencontré les équipes de l’entreprise Oceanide, une PME spécialisée dans le génie océanique, notamment pour des projets d’énergies marines renouvelables ou d’aménagement portuaire.

Hervé Berville répond aux questions des Petites Affiches du Var.

Que pensez-vous de votre découverte du Nautile ?

Hervé BERVILLE. Le Nautile, c’est une expérience extraordinaire ! C’était même l’une des raisons de me déplacer à La Seyne-sur-Mer et de rencontrer le personnel de l’IFREMER. Cette visite à l’IFREMER, c’est la reconnaissance par le Gouvernement du travail de tous ceux qui font de cette institution, un centre de recherches européen et mondial. Le Gouvernement continuera à le soutenir car nous souhaitons soutenir l’excellence varoise dans ce domaine.

La France se repositionne sur l’exploration habitée des fonds-sous-marins ?

HB. Ce que fait l’IFREMER est incroyable puisque l’Institut reprend l’exploration habitée des fonds sous-marins. Un sous-marin habité, cela fait rêver ! En tant que Breton, je suis moi-même passionné par la mer. Les fonds sous-marins font rêver parce qu’on n’en connaît que 3% et parce qu’ils restent donc un espace de découverte. La France va renouer avec l’exploration des fonds sous-marins et c’est pourquoi le Gouvernement a dédié une somme de 350 millions d’euros à cet effet dans le plan France 2030. Toutefois, ce sont des espaces qu’il faut aussi protéger à l’avenir de toute activité d’exploitation minière.

En tant que ministre, vous possédez le portefeuille le plus vaste d’un point de vue géographique ?

HB. En effet, j’ai un domaine ministériel vaste. La France possède le deuxième espace maritime au monde et le Gouvernement est très engagé pour maintenir et renforcer cette puissance maritime. C’est pourquoi je me suis rendu dans le Var le 2 juin et que je me rendrai dans les prochaines semaines à Marseille, en Polynésie, en Gironde, etc. C’est un portefeuille passionnant qui défend la souveraineté économique de la France et son indépendance. Mon combat est aussi celui de la lutte contre le changement climatique dans un monde où la mer est devenue un espace convoité qui représente 80% du trafic commercial. Nous devons aussi garantir la sécurité de nos câbles sous-marins et lutter contre la pollution de nos espaces maritimes. Il faut prendre soin de nos océans car ils participent à la régulation du climat, sans oublier que l’érosion du trait de côte sur certains littoraux nous rappelle que nous devrons aussi mettre en place des politiques d’adaptation au changement climatique.

Quels sont vos 2 dossiers principaux ?

HB. Tout d’abord, c’est l’interdiction de l’exploitation minière des fonds sous-marins. Ensuite, c’est la protection de la haute-mer qui représente 50% de la surface du globe. Il y a aussi la lutte contre la pollution maritime, que nous menons avec les collectivités locales. Par exemple en Méditerranée, nous travaillons à restaurer les habitats marins et donc à avoir une mer la plus saine possible. Ce combat passe par l’innovation et c’était tout l’intérêt d’échanger avec les salariés de la PME Océanide. Nous devons aussi soutenir la pêche artisanale car c’est une activité traditionnelle qui participe à notre souveraineté. C’est aussi un enjeu d’aménagement du territoire et de planification car nous devons mieux réguler les activités en mer.

Propos recueillis par Gilles CARVOYEUR. Photos PRESSE AGENCE.

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