Immobilier : quand (...)

Immobilier : quand les prix attractifs de la campagne attirent les "urbains"

"Vivre à la campagne toute l’année" : la chanson de Nino Ferrer prend de plus en plus de sens avec les nouveaux modes de vie induits par la pandémie...

Quatre chambres, 230 mètres carrés habitables, rénovation bien avancée en cours à finir d’achever, un terrain de 3 600 mètres carrés, une grange, un puits : le tout pour 68 200 euros, honoraires de l’agence inclus. Non, vous ne rêvez pas, il n’y a pas de faute de frappe. Seulement, pour ce prix "canon", cette maison de maître ne se situe évidemment pas sur la Côte d’Azur mais près de Chénerailles, charmant patelin de la Creuse profonde. "Calme garanti" et "grand potentiel" précise cette annonce relevée parmi des centaines d’autres du même acabit sur le site Leboncoin.

Prévoir un budget "travaux"

Habitant dans de petits appartements, de nombreux citadins n’ont pas voulu rester coincés une nouvelle fois pour ce confinement saison-2. Beaucoup de ceux ayant la chance de disposer d’une maison familiale ou d’une résidence secondaire à la campagne ont chargé enfants et bagages dans la voiture ou le train, direction le grand air, pour dépasser ce moment oppressant dans de bonnes conditions. Après tout, les nouvelles technologies permettent de télétravailler de quasiment n’importe où sur le territoire national.
D’autres ont entamé une réflexion sur une réorientation de leur vie : pourquoi ne pas s’installer dans la "pampa", loin du bruit, de la pollution et des prix qui explosent au mètre carré ?
Il leur faudra quelques concessions - disposer d’une voiture est impératif, ne pas vouloir aller au cinéma tous les soirs quand ils auront rouvert également - mais tout devient possible et surtout accessible. Sur les moteurs de recherche spécialisés, tapez maison ou appartement à moins de 100 000 euros, et vous verrez remonter des milliers de propositions de biens en vente dans de nombreux départements mais, bien sûr, pas sur le bord de mer ni à proximité des stations de ski.
Aujourd’hui, le prix moyen d’une maison dans l’ancien est de 245 000 euros. Un tarif qui cache de grandes disparités entre les secteurs, mais l’on peut accéder à la propriété pour le tarif d’un SUV bien équipé. Sur le seul portail des notaires, sur près de 18 000 maisons en vente, environ 6 000 annonces sont catégorisées dans la tranche des "moins de 100 000 euros"...

Les petites villes retrouvent la cote

Il ne faut se cacher que ces biens ont besoin le plus souvent d’un gros "rafraîchissement". Les acquéreurs devront donc avoir le sens du bricolage pour maintenir le prix au plancher ou il leur faudra prévoir un budget pour une rénovation qui comprendra a minima l’électricité, le chauffage, l’aménagement d’une cuisine et d’une salle de bain aux normes de confort actuelles.
Ils devront aussi accepter d’aller vivre dans la "diagonale verte" qui partage la France de l’Est aux Pyrénées, de préférence dans un petit village sinon en pleine campagne.
Car, toujours "grâce" à la Covid, les villes "moyennes" (de 15 à 40 000 habitants) connaissent une seconde jeunesse. Plutôt bien équipées (sports, culture, social), elles attirent désormais une clientèle voulant quitter les grandes métropoles, les futurs retraités qui après la revente de leur appartement étriqué peuvent - enfin - s’offrir une belle maison entourée d’un jardin sans faire appel au crédit. Et aussi les investisseurs qui retrouvent un intérêt pour ce marché longtemps délaissé.
Alors, prêts à faire vos valises ?

Photo de Une : À Montluçon, dans l’Allier, un 4-pièces pour 36 500 euros. DR

deconnecte