Immobilier : un Manifeste

Immobilier : un Manifeste pour soutenir une filière sous tension

Le 8 septembre s’est tenue la réunion annuelle de l’Observatoire immobilier d’habitat (OIH) de la CCI. Avec la présentation d’un Manifeste pour relancer la construction de logements.

Tous les responsables, dirigeants et élus, présents à la soirée de l’OIH faisaient le même constat. "Force est de constater que nous ne possédons pas assez de logements sur notre territoire", déclarait en ouverture le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Nice Côte d’Azur (NCA) Jean-Pierre Savarino, rappelant que la filière Immobilier représente 11% du PIB et génère deux emplois par logement construit. "Il nous faut nous pencher sur la question de la relance de la production de logements. C’est une exigence, c’est une volonté et je suis particulièrement conscient de l’enjeu", assurait Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, délégué à la sécurité, au logement et à la rénovation urbaine, qui représentait Christian Estrosi au Casino Terrazur de Cagnes-sur-Mer. "La crise sanitaire a montré que les chiffres de la construction ont inévitablement baissé", soulignait de son côté la sénatrice Dominique Estrosi Sassone. Justement, les derniers chiffres de l’OIH ont confirmé leurs propos. Seulement 2 395 logements neufs sont disponibles dans tout le département.
La demande est soutenue et l’offre s’amenuise.

"Marché de pénurie"

Ce qui fait du marché du neuf dans les Alpes-Maritimes un "marché de pénurie", selon Muriel Fernand, responsable de la filière Immobilier à la CCI. Et "le délai d’écoulement est le plus bas qu’on ait jamais connu, moins de 7 mois", complétait le président de l’OIH, Jean-Marie Ebel. La situation ne va pas s’améliorer ni pour le second semestre 2021 ni pour 2022 avec un recul des permis de construire de 30% en 2020. Les chiffres sont meilleurs pour le marché de l’existant mais il s’agit d’un effet de rattrapage après le blocage dû aux confinements. C’est pourquoi l’OIH et la CCI ont élaboré, sur la base des contributions de 20 personnalités du monde de la construction, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, un Manifeste de la filière Immobilier Côte d’Azur. Ce Manifeste contient plus de 50 propositions, réparties dans 10 enjeux majeurs : lutter contre la rareté et le coût du foncier ; obtenir un aménagement équilibré et durable du territoire ; contracter les délais ; optimiser les prix de sortie des logements ; améliorer l’organisation et éviter les retards sur les chantiers ; financer le logement ; avoir une fiscalité moins pesante ; encourager un parc de logements moins énergivores ; favoriser l’économie circulaire et optimiser le recyclage des déchets de chantier ; et digitaliser la filière.

Fiscalité

L’un des contributeurs, Marc Raspor, président de la Fédération des promoteurs immobiliers de la Côte d’Azur et de la Corse, a relevé que pour lutter contre la rareté et le coût du foncier, la fiscalité était un levier important. D’autant que "le secteur du logement est l’un des plus fiscalisés", a rappelé Dominique Estrosi-Sassone. Jean-Marie Ebel a lui expliqué que le coût du foncier représentait en moyenne 20% du bilan d’un promoteur mais que sur la Côte d’Azur cette part grimpait de 30 à 40%, avec des répercussions inévitables sur la qualité en cherchant dès lors à économiser sur les coûts de construction. "Nous espérons que ce document servira de base à des échanges fructueux", a déclaré Jean-Pierre Savarino. "Nous avons la chance d’avoir dans le département des Alpes-Maritimes des professionnels de l’immobilier qui se mobilisent sur ces sujets depuis des années. C’est une force", a avancé Dominique Estrosi Sassone.
L’ampleur de la tâche qui attend les acteurs de la filière de l’immobilier sur la Côte d’Azur a été parfaitement résumée par Jean-Marie Ebel : "Il faut arriver à construire plus, mieux et moins cher, tout en prenant en compte les enjeux environnementaux".

Photo de Une : Tous les acteurs du secteur réunis pour porter ce Manifeste de l’Immobilier.© S.G