L'IA et les libertés (…)

L’IA et les libertés sont-elles compatibles ?


Un vent mauvais soufflerait-il sur nos libertés ? Certains ne sont pas loin de le penser. L’actualité récente, si elle ne leur donne pas systématiquement raison, devrait questionner en tous cas nos responsables politiques comme les simples citoyens. Amnesty International s’est penché sur la situation dans notre pays (entre autres) et a rendu un rapport plutôt nuancé. Au goût de figue et de raisin, assez éloigné en tous cas de l’idée que l’on se fait de la France championne auto-proclamée des libertés individuelles et collectives.


L’ONG s’est intéressée aux «  menaces technologiques sur nos droits humains  » pour pointer les outils de reconnaissance faciale, les logiciels espions « extrêmement intrusifs », la «  surpuissance des algorithmes sur les réseaux sociaux ». Pour elle, 2023 a été marquée par l’arrivée de ChatGPT-4 et par d’autres outils d’intelligence artificielle « qui nous ont précipité vers le futur en dehors de tout cadre juridique  ». Cette dernière affirmation est sujette à discussion, merci la CNIL, mais il convient de rester vigilant.

Par exemple, un logiciel de reconnaissance faciale est utilisé par l’armée israélienne pour identifier automatiquement les Palestiniens aux points de passage. Un « réseau tentaculaire de surveillance » a été mis en place 24 heures sur 24 à Jérusalem-Est. D’où cette question : ce qui est possible là-bas, ne le serait-il pas ici, si l’on n’y prend garde ? Les Jeux Olympiques de Paris, avec la menace d’attentat et l’enjeu sécuritaire lié à l’accueil de centaines de milliers de spectateurs du monde entier, ont déjà justifié l’introduction « expérimentale » d’une surveillance associée à l’IA...

Le risque d’attentat perdurera évidemment après les Jeux. Il pourrait valider du « temporaire qui dure ». À Nice, une expérience semblable avait été réalisée pour le carnaval et une autre sera menée à Cannes durant le Festival du film. Petit à petit, ne risque t-on pas de s’habituer à ces exceptions qui, lentement mais sûrement, pourraient devenir la règle ? Même au nom de l’intérêt général, il convient de ne pas augmenter « de manière excessive les pouvoirs de police en élargissant l’arsenal des équipements de surveillance de façon permanente  » insiste Amnesty.