L'inflation montre timidem

L’inflation montre timidement le bout du nez

Faut-il craindre un retour de l’inflation ? Mesurée par l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), elle s’est « nettement redressée » ces derniers mois en passant de 0,8 % en février 2021 à 1,6 % en avril 2021 selon les observations de la Banque de France.

Pour qui cette hausse reflète en grande partie un effet lié au redressement des prix du pétrole. L’or noir a été surabondant pendant le premier confinement et a même connu quelques jours de prix négatifs car il coûtait très cher à stocker. Depuis, il a repris des cours plus normaux qui se traduisent sur les produits fabriqués.

«  En outre, les prix de l’alimentation, et notamment des produits frais, ont été plus dynamiques qu’anticipé, en lien avec l’épisode de gel qui a touché la France et les pays voisin » note l’Institution. De même que le prix des services, après leur ralentissement de 2020. Mais « en dépit des difficultés rencontrées en matière d’approvisionnement dans certains secteurs » les prix des produits manufacturés se sont en revanche montrés atones, essentiellement en raison de prix en baisse dans le secteur de l’habillement-chaussures et des produits pharmaceutiques.

Des hausses de prix plus prononcées ont été enregistrées sur certains produits (comme l’électroménager ou les meubles). Elles pourraient refléter les tensions sur les prix du transport de marchandises et de certains intrants (notamment les métaux, le bois, et les semi-conducteurs) mais elles restent plutôt modérées et localisées à ce stade.

En prévision, la progression de l’IPCH total serait en 2021 en moyenne annuelle de 1,5 %, ce qui résulterait en grande partie de la remontée du prix du baril de pétrole et de la forte hausse des prix des matières premières alimentaires. « Les chiffres d’inflation totale en glissement annuel devraient être assez volatils au cours de l’année, évoluant entre 0,8 % et 2,1 %, le pic étant attendu en octobre ».

Au-delà de 2021, l’IPCH total évoluerait à un rythme autour de 1,2 % en 2022 et 2023, encore en dessous des niveaux prévus avant la crise sanitaire. Ce rythme modéré s’expliquerait par une décrue seulement progressive du taux de chômage ainsi que par des prix du pétrole « peu dynamiques ».
Retour de l’inflation, oui, mais à un niveau contenu si… les prévisions des économistes s’avèrent exactes.

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