La dynamique de l'innovat

La dynamique de l’innovation en France et en Europe

  • le 18 mars 2015

L’innovation et la France, un duo qui a fonctionné en 2014. N’en déplaise aux détracteurs du dynamisme économique français, notre pays occupe bien les premiers rôles en termes d’innovation. Le rapport annuel de l’Office européen des brevets, publié en février, le confirme. La France, et l’Europe disposent bien d’un terreau fertile à la création et à l’innovation technologiques.

France : la plus forte croissance en cinq ans

Sixième pays au monde derrière les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne, la Chine et la Corée du Sud, la France connaît la plus forte croissance de demandes de brevets déposées auprès de l’Office européen des brevets (OEB), depuis 2008, explique l’organisation, dans son dernier rapport. Avec 12 900 demandes déposées, en 2014, contre 12 400 en 2013, les entreprises françaises ont atteint un record, avec la plus forte croissance, 4%, soit + 3 points par rapport à l’année précédente. Avec ces chiffres, l’Hexagone se situe largement au-dessus de la moyenne européenne des 38 Etats membres de l’OEB (+1,2%). Il consolide aussi sa 2ème place en Europe, avec 5% du total des demandes de brevets européens.

Nous sommes ainsi en présence d’une France qui innove, et de surcroît au sein de domaines technologiques porteurs et concurrentiels. Parmi les secteurs qui enregistrent les résultats les plus probants figurent la communication numérique et les transports, soit 9 % des demandes françaises chacun. D’autres domaines technologiques sont également très représentés tels que l’informatique (7%), la machinerie, appareils électriques et l’énergie (6%) et les techniques de la mesure (5%).

La présence de grands groupes hexagonaux parmi les toutes premières places dans l’industrie pharmaceutique et technologies médicales (Sanofi), la chimie (L’Oréal), la technologie des transports (Airbus) et la biotechnologie (INSERM) reflète le dynamisme de la France pour innover.

En 2014, cette force innovatrice de la France a été massivement alimentée par Alcatel, Technicolor et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), les plus gros contributeurs auprès de l’OEB. Avec 761 demandes déposées, Alcatel-Lucent est le premier demandeur français et le cinquième dans le domaine de la communication numérique, où la France a déposé 10% des demandes totales. Ce secteur est largement dominé par les Etats-Unis, soit 26% des demandes en communication digitale et la Chine (15%).

Technicolor se place en seconde position avec 745 demandes et 4ème demandeur en informatique, suivi du CEA, soit 558 demandes et 6ème en techniques de la mesure, Valeo (368 demandes et 7ème en transports) et Safran (334 demandes et 9ème en moteurs, pompes et turbines). Viennent ensuite des leaders dans leur secteur d’activité tels que l’INSERM (227 demandes), Saint-Gobain (226 demandes) ou encore Sanofi (204 demandes). En dehors de ces domaines d’activité, on constate par ailleurs la présence des deux spécialistes de la défense, Thales SA (183 demandes) et Dassault SA (39 demandes).

Une Europe innovante

A l’échelle européenne, il existe aussi une tendance lourde à la hausse : soit une croissance de 3,1% en 2014, avec 274 000 de brevets déposés auprès de l’OEB. Selon Benoit Battistelli, président de l’organisme, « les demandes de brevets en Europe connaissent une croissance constante. Elles ont augmenté pour la cinquième année consécutive ». Et d’ajouter que « l’Europe consolide son rôle en tant que pôle majeur de technologie et d’innovation aux yeux de nombreuses entreprises du monde entier ». Une augmentation, qui « montre l’importance des secteurs nécessitant des brevets pour l’économie de la connaissance. Ils renforcent la compétitivité, l’emploi et la solidité économique de l’Europe ».

Néanmoins, les contributions à la dynamique européenne en matière de brevets varient selon les pays. On observe, outre en France, une forte augmentation des demandes aux Pays-Bas (+9,1%) et au Royaume-Uni (+4,8%). Si le Danemark (+2%), la Belgique (+1,8), l’Italie (+0,5%) et l’Allemagne (-0,8%), qui reste le premier déposant européen, connaissent une évolution stable ou en léger recul, d’autres pays subissent une baisse plus nette du nombre de demandes, c’est le cas de la Finlande (-9,3%), et dans une moindre mesure, de la Suisse (-3,1%) et de l’Espagne (-2,1%).

Enfin, les entreprises européennes sont toujours très présentes dans le top dix en termes de demandes déposées, avec cinq multinationales. Philips monte à la seconde place, suivi de Siemens, BASF (6e), Robert Bosch (8e) et Ericsson (9e).

Par Romain MILLET

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