La Méditerranée au cœur de

La Méditerranée au cœur de la mission du Charles de Gaulle

Le 3 février, la Mission Clemenceau 2022 est partie de Toulon pour former une escadre internationale, centrée autour du porte-avions Charles de Gaulle.

A l’occasion du départ du groupe aéronaval, le contre-amiral Christophe Cluzel, commandant le groupe aéronaval, fait le point sur la mission qui se déroulera jusqu’en avril, principalement en mer Méditerranée.

« Cette mission, le 7ème déploiement pour ma part, a pour but d’appuyer différentes opérations nationales, européennes ou internationales, d’affirmer la liberté de navigation aérienne ou navale dans certaines zones contestées, tout en coopérant avec les nations alliées et de projeter de la puissance en appui de la lutte contre le terrorisme au Levant. A titre personnel, j’ai hâte d’être en mer. Je suis toujours fasciné par la capacité de défense du Charles de Gaulle. C’est un tel concentré de technologies et de force », a confié souligné Christophe Cluzel.

GROUPE AERONAVAL INTERNATIONAL

Le contre-amiral ajoute : « Pour cette mission, le Charles de Gaulle dispose d’une escorte internationale de neufs navires. La Marine nationale déploie une frégate multi-missions anti-sous-marine (classe FREMM), une frégate multi-missions de lutte aérienne renforcée (classe FREMM DA), une frégate de défense aérienne (classe Horizon), le pétrolier ravitailleur Marne et un sous-marin. Il faut ajouter à ce dispositif un destroyer américain (classe Arleigh Burke flight I), une frégate espagnole (classe F100), une frégate marocaine ainsi qu’une frégate et un sous-marin de la Marine grecque ».

Par ailleurs, l’état-major du Charles de Gaulle a intégré des officiers italiens, allemands et canadiens.

En outre, le groupe aérien embarqué du Charles de Gaulle comprend une vingtaine de Rafale Marine au standard F3R, deux E-2C Hawkeye et plusieurs hélicoptères. Ces appareils seront renforcés par les hélicoptères attachés aux différents navires, ainsi que par un NH-90 NFH de la Composante marine (Belgique). Un avion de patrouille maritime Atlantique 2 accompagne l’escadre et sera déployé dans différentes bases aériennes alliées au fur et à mesure de la mission, afin de rester au plus près des forces.

« Cette opération regroupe 3 000 hommes et femmes, dont 80 à l’État-major. Nous sommes 2 700 français dont 2 000 sur le Charles de Gaulle. Nous allons former un groupe aéronaval international d’une puissance et d’une envergure qu’il est rare de croiser en Méditerranée, même si ces coopérations sont habituelles. Cette mission, prévue pour deux mois et demi, sera dense et riche. Mais comme vous le savez, nous cultivons notre capacité d’adaptation et de réaction. Cette mission peut donc être rallongée à tout moment », annonce le contre-amiral.

LA MEDITERRANEE AU COEUR DE LA MISSION

Même si la mer Méditerranée ne représente qu’un pour cent des espaces maritimes mondiaux, elle voit passer chaque année 25 % du trafic mondial et 65 % des flux énergétiques de l’Union Européenne. C’est l’occasion de réaffirmer les intérêts de la France et de ses alliés dans des zones où les tensions sont élevées. Ainsi, la Mission Clemenceau sera un soutien à l’opération de l’Union européenne IRINI, visant à faire respecter l’embargo sur les armes en Libye, et à démanteler les réseaux de trafic de migrant ou de traite des êtres humains et entraînera la Marine libyenne. Elle apportera un soutien à l’opération européenne Althea, assurant la stabilité au sein de la Bosnie-Herzégovine. Elle participera à l’opération Chammal dans la lutte contre l’État Islamique au Levant. Et, dans le courant du mois d’avril, une frégate et plusieurs avions se dirigeront vers la mer Noire pour effectuer des exercices avec l’Armée roumaine. Cet exercice est une réponse de la France envers les diverses provocations russes en mer Noire.

Photo Marine nationale.

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