La plaisance est au (...)

La plaisance est au cœur de la stratégie régionale

En déplacement à Saint-Mandrier avec Renaud Muselier, le jeudi 20 mai, François de Canson, président du Comité Régional de Tourisme (CRT), a resitué le poids du yachting dans l’économie régionale.

En France, la Grande Plaisance (Yachting) regroupe l’écosystème économique et social qui intervient sur les navires de plus de 24 mètres (30m à l’international). Provence Alpes-Côte d’Azur est la première région maritime de France avec plus de 120 000 emplois affectés aux différents secteurs de l’économie de la mer. En matière de nautisme, elle occupe le premier rang de l’ensemble des composantes de la filière. En matière portuaire, avec 147 ports de plaisance et plus de 60 000 anneaux, avec plus de 1 milliard de chiffre d’affaires et plus de 7 400 emplois pour les industries nautiques. Elle représente près du quart de la production industrielle et des effectifs salariés. Par ailleurs, Provence Alpes Côte d’Azur accueille, en moyenne près de 40% de la flotte mondiale de yachts.

QUEL POIDS POUR LA FILIERE ?

Pour François de Canson : « parler yachting, c’est parler de la mer, de tourisme, de ce qui est constitutif de la région Sud depuis l’origine et de l’économie demain ».

Cet écosystème est composé de plusieurs sous-ensembles : Les architectes, designers, chantiers de construction, les chantiers d’entretien et de refit, les équipementiers et les cotraitants ; les ports et les gestionnaires de ZMEL adaptées, les entreprises de services : assureurs, financiers, les avitailleurs, les sociétés de gestion d’équipages, les équipages. Et tous les représentants du tourisme et du commerce : hôtellerie, restauration, aviation, mais aussi fleuristes, boulangers, etc.

Pour l’élu régional : « Le poids de la filière est difficile à appréhender, dans la mesure où il n’existe pas de classification permettant de répertorier les entreprises travaillant dans le secteur, représenté par un marché très atomisé.
En France, il n’existe pas de données économiques et sociales consolidées montrant l’importance de cette activité. Selon des estimation, on estime à environ 3 milliards d’€ les retombés économiques directes et indirectes générées annuellement pour les territoires littoraux, liées à la présence des yachts, des équipages et de leurs propriétaires ».

LA PLAISANCE AU CŒUR DE LA STRATÉGIE RÉGIONALE

François de Canson rappelle que la politique régionale se veut structurante, aussi bien sur le plan de l’aménagement du territoire, en agissant pour la qualité des infrastructures, que sur un plan fonctionnel, en constituant un réseau de partenaires : « La Région est à l’origine d’une politique novatrice en matière de gestion des ports de plaisance. Elle a créé la certification européenne "Ports propres" et la certification nationale "Ports propres actifs en biodiversité". Elle est le territoire le plus avancé au monde, quant à la gestion environnementale avec 66 ports certifiés "Ports propres" et 22 certifiés "Ports propres en biodiversité". Plus de 6 millions en subventions régionales ont été investis dans ces dispositifs. Aujourd’hui, la crise sanitaire déséquilibre l’économie, met sous pression certains espaces naturels protégés, modifie les comportements et, en contraignant à l’annulation des salons nautiques, incite les modes de commercialisation à s’adapter ».

Aussi, la Région a pris le parti d’affirmer son positionnement politique en faveur du secteur du nautisme, de la grande plaisance et de la croisière, autour de 4 enjeux : Faire de ces filières nautique régionales les leaders mondiaux du secteur, préserver et améliorer la qualité environnementale de l’espace maritime et littoral, favoriser le développement durable de la politique des sports et de loisirs nautiques et promouvoir l’identité maritime régionale

A L’ECHELLE DU CRT, LES ENJEUX SONT CLAIRS

Le président du CRT conclut : « Les acteurs du yachting vivent une crise de croissance amplifiée par la crise sanitaire et économique. L’enjeu est la structuration de la filière, pour peser dans les débats et sortir de ce déficit d’image foncièrement injuste. La France et le secteur du tourisme, souffrent du manque de chiffres. Nous avons pris les devants pour devenir les leaders de l’observation, et réaliser une étude qui permettra de quantifier le poids économique de cette filière et son impact sur les territoires. Tourisme et yachting se doivent d’évoluer ensemble. L’étude que nous porterons constituera un socle solide et indispensable pour l’évolution stratégique de votre filière ».

Propos recueillis par Gilles CARVOYEUR – Photo Alain BLANCHOT (PRESSE AGENCE).

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