La présence des marques chinoises au Mondial de l’Auto de Paris 2024 : un vent de nouveauté sans émotion stylistique
- Par Audrey Seguin --
- le 23 novembre 2024
Le Mondial de l’Automobile de Paris 2024 a vu une présence marquée des marques chinoises, une tendance de plus en plus visible dans les salons internationaux. Cependant, cette année, leur impact stylistique a semblé décevant, manquant de la touche d’audace créative qui caractérise les grands rendez-vous de l’automobile. Bien que les véhicules exposés fassent la part belle à la technologie et à l’innovation, leur design a donné l’impression d’un potentiel encore trop souvent inexploité.
Les grandes marques chinoises telles que THK, BYD ou Xpeng ont présenté des véhicules électrifiés, mais leurs concept-cars ont peiné à captiver par leur originalité visuelle.
THK-LSR 05
Parmi les propositions les plus remarquées, le THK-LSR 05, un concept-car électrique futuriste, se distingue par son apparence audacieuse et inédite. L’acronyme LSR, signifiant Luxe, Sport et Révolution, se reflète clairement dans le design de ce modèle. Avec sa face avant large, ses phares traversants et son pare-chocs dynamique, le LSR 05 dégage une allure unique, à la fois agressive et moderne, où les éléments du véhicule semblent formés en un seul bloc fluide. L’arrière du véhicule, avec ses feux arrière distinctifs en forme de porte et sa lunette arrière fortement inclinée, fait écho à l’avant, offrant une esthétique futuriste et une cohérence de design qui semble vouloir marier performance et sophistication. Toutefois, malgré cette audace apparente, le LSR 05, bien que techniquement avancé, semble encore manquer de l’âme créative qui le ferait véritablement se distinguer sur le marché automobile. Il semble plus être une réponse aux attentes actuelles en matière de mobilité durable qu’une réinvention du design automobile.
BYD présentait le Sealion 7
Le Sealion 7 se distingue par un design original et élégant qui ne laisse pas tout de même pas indifférent. Ce SUV électrique, à mi-chemin entre un SUV classique et un crossover, combine innovation et esthétisme avec des lignes modernes. Son avant arbore un motif en « X », signature de la série Ocean de BYD, avec des phares LED « flottants » et des courbes évoquant le mouvement des vagues. Le profil latéral, plus épuré, est marqué par un pli net remontant le long des flancs, tandis qu’à l’arrière, la signature lumineuse s’étend sur toute la largeur du hayon, complétée par un aileron arrière qui optimise l’aérodynamisme. À l’intérieur, l’impression d’espace et de luminosité est saisissante, avec un toit en verre vaste et une console centrale flottante offrant des rangements astucieux. Les sièges matelassés et les finitions métalliques satinées ajoutent une touche d’élégance à un habitacle spacieux et confortable qui répond aux attentes des passagers. Pourtant, à l’instar de son concurrent direct, le Tesla Model Y, le Sealion 7 peine à provoquer une véritable émotion chez l’amoureux de l’automobile.
Xpeng X2
Le Xpeng X2 marque une véritable rupture avec les conventions, en tant que véhicule volant, conçu pour inaugurer l’ère de la mobilité aérienne urbaine. Son design, évoquant celui d’un drone géant, incarne une approche radicalement nouvelle de la mobilité. Bien qu’impressionnante sur le plan technologique, la X2 privilégie avant tout la fonctionnalité et l’efficacité, avec des formes nettes et un aspect utilitaire qui s’inscrivent dans une logique pratique et performante. Ce concept suscite un vif intérêt et ouvre la voie à des possibilités inédites, mais son esthétique, moins fluide et moins raffinée, ne crée pas encore l’impact émotionnel que l’on pourrait attendre d’une telle innovation capable de s’élever dans les airs.
Skyworth Y
Au milieu de ces propositions, un modèle s’est pourtant fait remarquer pour sa singularité : la berline Skyworth Y. Cette voiture fait figure d’exception, alliant esthétique et luxe ostentatoire à un niveau rarement vu. Son design extérieur se caractérise par des lignes fluides et sculptées, non sans rappeler le Porsche Taycan…une carrosserie en aluminium brillant et des détails chromés qui lui confèrent une présence imposante. Cette silhouette élégante captive le regard, offrant une allure à la fois dynamique et raffinée.
Mais c’est à l’intérieur que la Skyworth Y frappe véritablement fort. Véritable écrin de luxe, l’habitacle est orné de cuir finement travaillé, de bois précieux et de métal brossé. Les sièges, d’une qualité exceptionnelle, sont rehaussés par des éléments décoratifs de couleur or rose. Chaque siége a son écran trahissant l’origine TV/electroménager de la marque…La encore loin de lhistoire automobile…Le tableau de bord, composé de surfaces en verre et d’écrans tactiles intégrés avec élégance, donne à l’ensemble un côté futuriste et somptueux. Cette attention au détail, presque excessive, rend l’intérieur de la Skyworth Y un véritable objet de désir.
Bien que la Skyworth Y dépasse largement les autres véhicules chinois en termes de luxe et de raffinement esthétique, elle reflète paradoxalement une réalité plus large : si les marques chinoises parviennent à proposer des véhicules technologiquement avancés, l’essentiel reste leur quête de style et d’émotion, un domaine où elles ont encore beaucoup à explorer.
Ces véhicules, tout comme les modèles de Tesla, rappellent qu’un design automobile véritablement marquant n’est pas seulement une question de lignes épurées ou de technologie de pointe. Tesla, bien que novatrice en matière de mobilité électrique, n’a jamais vraiment cultivé une identité automobile forte dans le sens où l’on l’entend traditionnellement. Ses véhicules sont avant tout des moyens de transport efficaces, qui manquent parfois de l’âme et du raffinement esthétique que l’on attend d’un objet de désir. De la même manière, les marques chinoises semblent souvent privilégier la fonctionnalité et l’innovation sur le plan technologique, au détriment d’une véritable recherche stylistique qui viendrait sublimer l’expérience automobile. En cela ils sont les concurrents directs du pionnier américain…