La promesse de lendemains

La promesse de lendemains incertains pour les grands partis

"Et maintenant, que vais-je faire ?". Comme Gilbert Bécaud - chanteur injustement oublié - il y a au moins deux personnes qui se posent cette question en plein cœur de l’été au vu des résultats des Régionales.
Il s’agit bien sûr d’Emmanuel Macron et deMarine Le Pen, qui ne ressortent pas indemnes du dernier scrutin avec des résultats bien en deçà de leurs attentes.
Les sondages, unanimes, leur promettent en effet invariablement depuis des mois un nouveau face à face pour le second tour des présidentielles. Les deux têtes de gondole des sondeurs, pas encore déclarées mais qui inscrivent déjà leur communication dans la logique de l’élection suprême, s’appliquent pour ce match retour de 2017, alors que les autres candidats sont supposés d’après les enquêtes d’opinion ne faire que de la figuration. Et se contenter de regarder à distance un duel écrit à l’avance...
Sauf que depuis le 27 juin les paramètres ont changé pour les champions pressentis en 2022. Car ils ont partagé une même défaite cuisante en ne réussissant à chiper aucun territoire aux partis habituels. Contre toute attente, ceux-ci ont bien résisté et se sont même refait la cerise. Au détriment des ténors macronistes, avec une déroute rarement vue dans le camp des ministres candidats, et une déculottée pour Thierry Mariani dont le passage de LR vers le RN (une "trahison" pour certains) ne lui a pas permis de mettre la main sur Paca. Le Rassemblement National reste donc une nouvelle fois dans la salle d’attente.
Égalité dans l’échec, balle au centre.
Chez les Républicains, comme d’habitude, il y a pléthore de "talents". C’est bien le problème de ce parti resté à l’écart du pouvoir depuis dix ans. Dans les coulisses, des manœuvres (et peut-être même des coups tordus) sont en cours pour départager des amis de plus ou moins trente ans et savoir qui aura l’investiture. LR et le futur candidat doivent aussi clarifier leur ligne politique, un autre challenge de taille tant les repères sont brouillés entre les partisans d’une droite "dure" et les autres.
Chez Marine Le Pen, la "dédiabolisation" ne fait pas l’unanimité et certains cadres du parti veulent un retour à la matrice d’origine : cogner avec les mots, ne rien lâcher d’un corpus idéologique plus proche de Jean-Marie Le Pen que de sa fille. La perspective d’une nouvelle déroute électorale à la présidentielle fait peur, beaucoup de militants ont peur d’être condamnés à rester dans l’opposition ad vitam aeternam.
Quand ils auront fini de se chamailler sur les arbres de Noël dans les villes et la statue de Johnny Halliday sur sa Harley Davidson à l’entrée de Bercy, les Verts pourront peut-être entamer "un dialogue constructif" avec le Parti Socialiste pour établir ce qu’autrefois la gauche appelait "un programme commun". Ce serait faire preuve de responsabilité politique, mais là encore rien n’est gagné...

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