Le monde d'après, pour la

Le monde d’après, pour la reprise, c’est à partir de maintenant ?

En homme de la montagne, Charles-Ange Ginésy n’a pas oublié que l’un des premiers effets visibles de la crise du Covid-19 sur l’économie a été la fermeture anticipée des stations de ski. "à la mi-mars, nous avions déjà perdu 20% de notre activité" a t-il rappelé ce lundi en ouverture de la dernière assemblée générale du Département.
Ce premier chapitre, celui de l’arrêt brutal, est clos. S’ouvre maintenant celui du "déconfinement" pour les individus cloîtrés chez eux depuis deux mois et de la "reprise" pour les affaires. Le mur à franchir est haut, très haut.

Statistiquement parlant, c’est moins 6 points de PIB en avril. À hauteur d’hommes, c’est du stress, des incertitudes pour le lendemain.

Les mesures gouvernementales- reports de charges, d’impôts, emprunts garantis, chômage partiel - et des aides très conséquentes des collectivités locales - Régions, Départements, Métropole, communautés d’agglo - ont été mises en place sans attendre, pour faire la courte échelle aux entreprises et les protéger à court terme de la déconfiture.

Le retour à la vie "normale"

Dès ce lundi, malgré le temps orageux, les Azuréens ont pu constater un retour des consommateurs dans les magasins, petits ou grands. Plutôt encourageant, même si cette tendance doit encore être confirmée dans la durée. À l’exception de la restauration, de l’événementiel et du tourisme, les autres activités ont aussi commencé à s’ébrouer après cette longue période de torpeur. Mais le plus dur est encore devant, et pour longtemps...
Les chambres consulaires, les organisations professionnelles, les collectivités locales ont œuvré pour redonner du carburant à la machine, à l’image de ces
8 millions d’euros de fonds débloqués en urgence dès le début de la crise par le Département pour les entreprises et les 2,6 millions de la Région. Ces soutiens permettront à certains, sans aucun chiffre d’affaires, de ne pas couler. "14 000 entreprises ont pu être aidées, trois cents dossiers étaient encore en cours d’instruction le 14 avril, d’autres nous sollicitent pour des compléments" résume Charles-Ange Ginésy.
Touchés de plein fouet, les métiers du tourisme font l’objet d’une attention particulière, même si les pertes déjà accumulées depuis la mi-mars sont irréparables. L’annulation du Festival de Cannes, du Grand Prix de Monaco, de nombreux salons et des événements qui se déroulent traditionnellement en début de saison pèseront lourd dans les comptes d’exploitation 2020, et par delà sur l’emploi, sur les recettes fiscales etc.
À la fin mars, 10 000 personnes supplémentaires s’étaient inscrites au chômage dans les Alpes-Maritimes, dont beaucoup pour des contrats temporaires annulés.

Le plan de l’automne


Et maintenant
 ? On peut espérer avoir atteint le point bas et se dire que des progrès seront effectués chaque jour qui passe, que l’on va forcément vers du mieux, à pas comptés. Cela est vrai pour la plupart des secteurs, mais malheureusement pas encore pour le tourisme qui espère la venue des Français cet été sachant que la clientèle étrangère sera absente, pour l’événementiel et pour les restaurateurs et plagistes qui n’ont pas encore de date de reprise. Par les effets induits, l’impact de cet arrêt sera important sur l’économie azuréenne.
Tous les professionnels mettent maintenant leurs espoirs dans le "plan de relance" que Bercy concocte pour l’automne. Un plan qui devrait être synchronisé avec les autres pays de la zone euro. Le but est de redonner du carburant au moteur pour qu’il puisse assurer la reprise, et que les PME qui constituent la trame économique du pays (et des Alpes-Maritimes) ne soient pas oubliées au profit des très grands groupes.
En attendant, les prochaines semaines seront délicates pour les entreprises et l’emploi.

Visuel de Une : La principale artère commerciale de Nice a retrouvé son visage habituel. (DR JMC)

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