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Le réseau « Pionnières » encourage les femmes à entreprendre

Les « boss » sont toutes des femmes, dans les entreprises « pionnières »… En France et à l’étranger, ce réseau soutient la création d’entreprise au féminin. Avec des résultats.

Les femmes représentent une toute petite minorité dans la population des porteurs de projets hébergés par les incubateurs pour entreprises innovantes.

C’est sur ce constat que Frédérique Clavel, entrepreneuse et actuellement également présidente de l’APCE (Agence pour la création d’entreprises), a fondé « Pionnières », en 2008. Aujourd’hui, son projet a grandi jusqu’à devenir un réseau d’incubateurs et pépinières présent dans plusieurs villes en France. Objectif : favoriser l’entreprenariat au féminin, via l’émulation et l’entraide entre les porteuses de projet. Le 2 mars, plusieurs membres du réseau et des entrepreneuses expliquaient leur démarche auprès de journalistes de l’AJPME, l’association de journalistes spécialisés dans les PME, dans les locaux de l’incubateur historique de Pionnières, à Paris.

« Ici, on rencontre un esprit de bienveillance entre nous », témoigne, par exemple, Delphine Parlier, l’une des entrepreneuses hébergées par la couveuse. Après une carrière dans la communication, cette battante a fondé Timbuktoo naming, agence spécialisée dans le naming (noms de marques) qui a développé un logiciel dans ce domaine. A côté de Delphine Parlier, Lara Pawlicz aussi a développé un projet dans le domaine des technologies, 2Spark, éditeur de logiciels, fondé il y a quatre ans. Deux levées de fonds plus tard- la deuxième de l’ordre du million d’euros-, la société compte une quinzaine de collaborateurs. Comme Delphine Parlier, Lara Pawlicz trouve la formule de Pionnières concluante, bien qu’elle soit arrivée là « par hasard ». « Je ne suis pas venue parce que c’était un réseau de femmes, mais je réalise qu’un incubateur qui réunit des femmes ambitieuses, dynamiques, cela fait qu’ il y a des verrous qui sautent, qui auraient pu exister dans un contexte mixte. Ici, on se ressemble, et cela crée un effet d’entrainement », analyse Lara Pawlicz. « Voir des exemples comme celui Lara, qui, à 35 ans, a développé une entreprise avec 15 salariés, cela me donne un modèle de ce que je peux devenir dans dix ans », enchaîne Claire Cano, 25 ans environ, co-fondatrice de LuckyLoc. Dès sa sortie d’HEC, il y a trois ans, la jeune femme a décidé de se lancer directement et de créer sa propre entreprise sur la base d’un service qu’elle a vu fonctionner en Nouvelle-Zélande. Aujourd’hui, LuckyLoc, une plateforme Internet qui a commencé par permettre aux loueurs de voiture de trouver des solutions économiques pour rapatrier les véhicules à peu de frais, a développé de nombreux services complémentaires. L’Argus, spécialiste de la cote automobile, a jugé bon de rentrer au capital.

Un réseau en développement

Comme une soixantaine de projets chaque année, les trois entrepreneuses ont été sélectionnées par l’incubateur parisien. Celui-ci a ouvert ses portes, en 2005, avec le soutien de la mairie de Paris, la Caisse des dépôts et Consignations et le ministère des Finances. Les critères : le caractère innovant des projets, qu’il s’agisse d’innovation sociale, technologique ou d’usage, et le potentiel de création d’emplois. Sur place, le fonctionnement ressemble à celui des autres réseaux : Pionnières propose des espaces de co-working, des open-spaces, des bureaux… « La démarche consiste à avoir un accompagnement personnalisé pour la porteuse de projet », explique Sandrine Franchini-Guichard, déléguée générale du réseau Pionnières. Au programme, donc, un suivi individuel, des ateliers collectifs sur des sujets business, mais aussi de développement personnel. Par ailleurs, les entreprises naissantes sont présentées aux divers réseaux de financement.

Aujourd’hui, une fédération, « Pionnières », anime et développe un réseau d’incubateurs et de pépinières, dans une dizaine de villes en France, à Lille, Caen, Lyon, Marseille et Bordeaux. A l’étranger aussi, d’autres structures se sont ouvertes, en particulier au Maroc. Au total, depuis sa création, le réseau revendique avoir accompagné 1 500 porteuses de projet qui ont créé 450 sociétés, lesquelles comptent 1 500 emplois recensés.

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