Les surprises des command

Les surprises des commandes au niveau national

A 67 milliards, elles progressent de 1,5% ce qui est satisfaisant dans le contexte économique. Mais cela ne compense pas trois ans de fort recul

Selon une étude récente de la Caisse des Dépôts et de l’association des élus, la commande publique (*) a retrouvé des couleurs en 2015 après trois années marquées par un net recul. Mais, avec 67 milliards, l’augmentation de +1,5 % en valeur par rapport à l’année précédente reste encore loin du record établi en 2012 avec le cap des 80 milliards. Même si faute de moyens - surtout en raison de la baisse de la dotation globale de fonctionne- ment versée par l’Etat – les collectivités locales ont freiné sur les investissements ces derniers mois, c’est tout de même ce secteur qui a tiré le marché, représentant 49 milliards d’euros de marchés.

L’Etat à la traîne
De son côté, l’Etat a fait reculer ses commandes de près de 2%, soit 18 milliards.
En entrant dans le détail, ce sont les petites communes de moins de 3500 habitants qui ont été les plus actives. Elles ont représenté l’an passé 6 milliards de comman- des pour réaliser des écoles, de la voirie, des réseaux, etc. Sans doute doivent-elles rattraper des retards en équipements pour offrir à leurs habitants des services comparables aux plus grandes cités. Leur performance est d’autant plus remarquable que les petits marchés de moins de 15000 euros n’ont pas été pris en compte par l’étude de la CDC.

A l’autre bout, se trouvent les grandes villes et les grandes communautés de plus de 50 000 habitants. Elles représentent 60 % de la commande publique et ont elles aussi été actives. Dans les Alpes-Maritimes, avec son seul chantier de la ligne 2 du tram, la Métropole représente ainsi un potentiel de près de 800 millions d’investissements. Les entreprises azuréennes espèrent capter une partie de ce gigantesque marché, ce que le président du BTP-06 Philippe Gautier appelle le small act business.

-12,5 milliards en trois ans
C’est le segment intermédiaire, entre 5000 et 40000 habitants, qui a le plus reculé l’an passé. Sans surprise, 300 territoires ruraux pauvres et faiblement peuplés ont un niveau de commande très faible. Des départements devant faire face à des dépenses exponentielles, comme le RSA, ont vu leur niveau de commandes reculer de près d’un milliard l’année dernière. A noter toutefois de très fortes disparités d’une région à une autre. Les « performances » des Alpes-Maritimes (1,1 million d’habitants) ne pouvant être comparées à celles de la Creuse (120 000 habitants, ce département étant d’ailleurs financièrement as- phyxié, ou de la Lozère qui avec 70 000 habitants représente la même population que la seule ville de Cannes).

La crise et les baisses de dotations ont conduit à un recul de 12,5 milliards d’euros en trois ans, soit - 22 % en trois ans. Pour l’étude, le sous-investissement structurel a conduit à sacrifier des projets neufs (16% de la commande publique) au profit des services (40%) et de l’entretien (21%).

Les secteurs qui souffrent le plus sont la construction (moins de commandes dans le logement), le domaine sanitaire et social et celui de la collecte/traitement des déchets. En revanche, les aménagements urbains, les voiries et les équipements scolaires sont restés stables.

(*) Appels d’offres supérieurs à 15 000 euros émanant des collectivités locales, de leur groupement, mais aussi des entreprises publiques locales, de l’Etat et des bailleurs sociaux.

- Répartition de la commande publique par secteurs :
Au plan national, elle se décompose comme suit :
Bâtiments territoriaux : 14%
Logement et habitat : 12%
Voirie : 12%
Scolarité : 11%
Santé/social : 10%
Autres bâtiments publics : 9%
Eau/assainissement : 7%
Culture/sports/loisirs : 7%
Aménagements urbains : 5%
Transports : 4%
Déchets : 3%
Numérique : 3%
Divers : 3%

Photo : JMC / Le marché de la ligne 2 du tramway à Nice représente des marchés de plus de 700 millions d’euros.

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