Libération du Var, des

Libération du Var, des hommes d’exception, promis aux sentiers de la gloire

De toutes les cérémonies marquant le calendrier de la mémoire, celle du 17 août, qui commémore la libération de La Londe-les-Maures, est certainement la plus saisissante, la plus émouvante, et d’une certaine manière, par sa proximité avec notre propre histoire, la plus importante.

Ce deuxième débarquement rassemble, sous le commandement du général Patch, 400 000 soldats américains, anglais, canadiens et français. Ces derniers sont les plus nombreux avec 260 000 hommes de l’Armée B française, l’armée d’Afrique, placée sous les ordres du Général Jean de Lattre de Tassigny. En face, 230 000 soldats allemands appartenant au groupe d’Armées G du général Blaskowitz. Pour l’Armée française, c’est le moment tant attendu, le jour de gloire espéré. Depuis Tarente, Naples, Oran et Ajaccio, 800 navires convergent vers nos côtes pour former une Armada concentrée sur les points de débarquement choisis.

La veille, Radio Londres diffusait le message pour la Résistance : « Le chef est affamé ».

A l’aube du 15 août, les Alliés se déploient au large de la Provence. Dans la nuit claire et étoilée du 14 au 15 août, les premiers éléments débarquent sur la côte provençale. Ce sont principalement les commandos d’Afrique du lieutenant-colonel Georges-Régis Bouvet à l’Ouest, au Cap Nègre et au Rayol-Canadel. Au matin du 15 août, les troupes américaines débarquent sur les plages de Sainte-Maxime, Saint-Tropez, Cavalaire-sur-Mer, Pampelonne, La Croix-Valmer. Dans la journée du 16 puis du 17 août, la Garbo force, constituée par des troupes françaises issues des colonies, débarque à son tour.

LIBERATION DE LA LONDE

«  Le débarquement de Provence et la liberté reconquise, dès le 15 août 1944, ont non seulement les couleurs tricolores ou de la bannière étoilée, mais encore celles de la voile rouge frappée de l’étoile d’or et du croissant des Commandos d’Afrique. C’est pourquoi notre Histoire reste à jamais liée à l’épopée de cette unité d’élite, la première à fouler le sol de la Provence, la première à la délivrer de l’occupant. Ce sont bien ces hommes-là, d’une trempe incroyable, pétris de la rage de vaincre autant que de l’amour de leur patrie qui ont redonné son honneur à la France. Tout, de leur héroïsme jusqu’à leurs exploits, inspire le respect. Ces hommes d’exception qui avaient choisi l’unité combattante la plus exposée, celle des missions réputées irréalisables, étaient promis aux sentiers de la gloire. Et pourtant, cette troupe d’Africains est bien hétéroclite : volontaires pieds-noirs, Espagnols, Sud-Africains, Italiens, Arabes, Algériens et Marocains, soldats rescapés d’unités dissoutes, aussi bien que de jeunes qui ont dû tricher sur leur âge pour être enrôlés », a rappelé François de Canson.

Le premier magistrat a poursuivi : « A La Londe, alors que la population en grande majorité s’est réfugiée dans les campagnes, alors qu’à l’occupation italienne succède l’occupation allemande, alors qu’aux réquisitions d’habitations s’additionnent celles de denrées alimentaires, alors que les interdictions de circuler et le couvre-feu ne font que s’ajouter aux vexations, les Londaises et les Londais sentent, enfin, en ce mois d’août 1944, le vent de la liberté souffler.
Il est 16h, lorsque les soldats américains, débarqués depuis l’avant-veille sur les plages de la Croix Valmer, de Cavalaire et du Lavandou, pénètrent sur le territoire de la commune.

L’avant-garde de la 3ème Division d’Infanterie US entre en contact avec quelques résistants londais. Ils informent l’officier américain mais également les troupes de la 1ère Division Française Libre du Général Brosset de la présence des allemands sur le domaine de Saint-Honoré et de la Pabourette. Au petit matin du 18 août, alors que les unités allemandes se sont repliées sur les blockhaus de Mauvanne, le passage des motos de reconnaissance du premier bataillon des Fusillés Marins et des Commandos d’Afrique, emmenés par le capitaine Ducournau, marquent la libération définitive de La Londe et sonne la fin de l’occupation allemande ».

LES 3 HEROS LONDAIS

« En cette journée de commémoration, souvenons-nous de Joseph SPADA, jeune londais, engagé dans le bataillon des commandos d’Afrique et qui sera tué lors de l’assaut du fort Salberg dans le territoire de Belfort.
Souvenons-nous de François de Leusse, libérateur du château de Brégançon, qui s’est illustré héroïquement lors de la campagne d’Alsace, et qui fut le maire de notre commune durant 24 ans.
Souvenons-nous de Louis Bussonne, exécuté de plusieurs balles dans la tête par le chef des Feldgendarmes de la Kommandantur, après avoir neutralisé le système de mise à feu du pont du Pansard. Dans le monde qui se présente, ce monde dans lequel nous vivons et où certains veulent remettre en cause notre héritage, notre identité, nos valeurs, il est plus que jamais essentiel de rester solides, fermes, arrimés à notre liberté (...).
Sachons aimer la France à la manière dont le poète Albert Cohen parle d’amour en nous exhortant à l’engagement avec les mots suivants : « Celui qui ne s’engage jamais, qui ne donne jamais, qui se protège, qui garde ses distances, qui refuse de prendre des risques, celui-là passe à côté de ce que la vie a de plus beau, de plus grand, de tout ce pour quoi elle mérite d’être vécue ».

Photo Alain BLANCHOT.

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