Logement : apporter (...)

Logement : apporter des réponses en adéquation avec les attentes des habitants de la Métropole Nice Côte d’Azur

Dominique Estrosi Sassone explique l’action de la Métropole en matière de logement sur un territoire où le prix et la rareté du foncier rendent compliqués les projets de construction.

- Qu’apporte la Métropole en matière de logement ?

Le logement et la politique de l’habitat sont des actions prioritaires de la Métropole. Cela se traduit par le programme local de l’habitat (PLH), notre feuille de route pour apporter des réponses en adéquation avec les attentes et besoins de nos concitoyens. Les actions vont à la fois vers le logement social et le logement privé. Il s’agit de leur donner accès aux aides de la
Métropole, qui viennent en plus de celles de l’Agence Nationale pour l’Habitat, pour leur permettre de remettre aux normes les parties communes et privatives des logements, l’électricité, les ascenseurs, les façades etc.

- Ces aides sont-elles importantes ?

Oui, elles sont conséquentes et peuvent atteindre jusqu’à 80% du montant des travaux TTC en cumulant les aides d’État et de la Métropole.

- Bailleurs privés ou sociaux, tous les publics sont concernés ?

Nous avons des actions envers les publics spécifiques, comme les étudiants ou les travailleurs saisonniers. Nous luttons aussi contre l’habitat insalubre et indigne, qui est un véritable défi et pour lequel nous intervenons avec force.

- Où en est la construction de nouveaux logements sociaux ?

Nous avons, le 28 juin dernier, signé le 3ème PLH qui va se dérouler jusqu’en 2022. Ce plan définit des objectifs à atteindre en termes de production de logements sociaux, objectifs validés par les services de l’état. Il s’inscrit dans la logique de l’article 55 de la loi SRU, qui oblige les communes de plus de 3 500 habitants à avoir réalisé 25% de logements sociaux d’ici 2025.

- Quels sont les objectifs chiffrés ?

Annuellement, ils sont de 1 700 logements sur la Métropole, dont un millier sur la ville de Nice. Pour 2018, nous avons agréé 1 949 logements sociaux au titre du PLH. Ces opérations sont longues à aboutir : il faut de deux ans et demi à quatre années entre le départ d’un projet et la livraison des logements.

- Nous sommes dans les "clous" ?

Notre volonté n’est pas d’atteindre cet objectif de 25%. Tout simplement parce que c’est impossible dans la Métropole comme dans tout le département. Et cela en raison des conditions géographiques, du littoral déjà très urbanisé, du foncier qui est de plus en plus rare mais surtout très cher et qui rend les opérations beaucoup plus compliquées qu’ailleurs. Il nous faut aussi arriver à préserver un équilibre harmonieux de notre territoire pour l’environnement, pour le développement économique, pour les transports, pour les besoins de l’activité touristique. Il est donc aussi nécessaire de réserver des espaces non urbanisés ...

- Donc on ne respecte pas ce quota de 25%...

Au vu de toutes ces contraintes, nous avons des objectifs ambitieux mais réalistes. Pour ce PLH qui s’arrêtera en 2022, en accord avec le préfet des Alpes-Maritimes et avec le préfet de Région, nous avons arrêté les objectifs de production pour les communes concernées à 40% du seuil SRU, ce qui est déjà important vu le contexte que je viens de décrire. Dans la Métropole, quinze communes ont plus de 3 500habitants et sont concernées par la loi SRU, ce qui ne veut pas dire que les autres seront dédouanées de réaliser des logements sociaux.

- Les logements de bailleurs privés peuvent être comptabilisés dans le logement social. Expliquez-nous comment.

En contrepartie d’un loyer encadré pendant neuf ans et d’un niveau comparable à celui pratiqué par les bailleurs sociaux, les bailleurs privés peuvent faire appel à des aides pour l’acquisition ou la rénovation, Dans ces cas, leurs logements seront comptabilités dans le quota du logement social.

- Quid de l’accession sociale à la propriété ?

On l’encourage, car c’est un volet important pour faire démarrer le parcours résidentiel d’une personne qui, au vu de ses ressources, ne peut plus prétendre de peu à un logement social mais qui a envie d’en sortir.
Or les prix de l’immobilier sont très élevés - 5 500€ le m2 dans le neuf et 3 900€ le m2 dans l’ancien - ce qui exclut de fait une partie de nos concitoyens. L’action de la Métropole permet de devenir propriétaire à 2 800 € le m2. En réalisant leur souhait d’accession, ces nouveaux propriétaires quitteront leurs logements sociaux, qui pourront alors être attribués à d’autres familles. Il est aussi nécessaire d’assurer une rotation plus importante dans le parc social ici : elle est de 4% dans les Alpes-Maritimes, contre 9% au niveau national.

Photo de une : Trente appartements familiaux (550€ par mois pour un F3) et trente chambres d’étudiants seront livrés à la fin de l’année rue Trachel à Nice. DR

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