Médicaments : un marché

Médicaments : un marché lucratif placé sous haute surveillance

Alors que l’on espère l’arrivée rapide d’un vaccin contre le coronavirus, les autorités de santé surveillent la qualité des médicaments, ce qui n’exclut pas des trous dans la raquette...

C’est grave docteur ?

Le magazine "60 millions de consommateurs" a passé au microscope 132 médicaments et compléments alimentaires (contre la fatigue, l’insomnie, pour booster l’immunité, etc.) vendus sans ordonnance. Ses conclusions ne sont pas réjouissantes : "moins de 15% des produits […] seraient "à conseiller" et sur les 60 échantillons étudiés 35 seraient même "à proscrire"... Se font particulièrement remarquer les produits contre le rhume et contre la toux dont les tests n’ont montré "aucune efficacité". Les plateaux de la balance bénéfices/risques penchent du côté de ces derniers, certains médicaments pouvant même causer selon le magazine des infections, des risques hépatiques, des infarctus et autres troubles neurologiques. La facilité d’accès à ces produits est l’une des difficultés pointée par les professionnels de santé.
Par exemple, même si elles sont "bio" et d’origine "naturelles", les huiles essentielles ne doivent pas être utilisées sans précautions. Gare aux allergies, brûlures et autres désagréments en cas de mauvais emploi. L’Institut National de la Consommation (INC) plaide pour une meilleure information du public et pour des précautions d’utilisation avec des notices plus explicites sur les effets secondaires.Le chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique s’est élevé à 60 milliards en France, dont 50% réalisés à l’exportation. Le marché domestique piétine depuis 2013 selon les fabricants qui ont écoulé pour 21,2 milliards HT de médicaments "en ville" (dans les pharmacies). Le marché des produits remboursables a cru de 2,7% entre 2018 et 2019, tandis que leurs volumes ont enregistré un recul de 1,1%. Les médicaments non remboursés représentent un marché de 1,8 milliard d’euros, en nette diminution (-6,3%) depuis quelques années.

Encadrement par la loi

Le développement d’un médicament, de la molécule à sa vente, demande de dix à quinze ans de recherches. Ces travaux - tests précliniques, essais cliniques et de développement industriel - sont encadrés par la loi. En France les essais cliniques nécessitent une autorisation délivrée par l’ANSM.
L’Agence nationale de sécurité du Médicament réalise régulièrement une réévaluation des produits dans leur vie réelle. Elle surveille notamment les effets indésirables. Les anciennes autorisations de mises sur le marché (AMM) sont expertisées au regard des connaissances concernant les risques et les bénéfices, mais aussi des progrès thérapeutiques. Les ruptures d’approvisionnement favorisent le recours aux circuits illicites, constate l’Association Française pour l’Information Scientifique. Dans les pays les plus pauvres, les malades se tournent parfois vers des marchés parallèles lorsque leurs médicaments ne sont pas disponibles ou lorsque les prix sont trop élevés. Dans les pays développés, des personnes s’approvisionnent sur Internet, parfois en contournant tout contrôle sanitaire ou réglementaire...
Alors que, contre les avis médicaux autorisés, les Français se montraient plutôt sceptiques sur les vaccins, l’épidémie de la Covid-19 a relancé leur intérêt pour ce mode de protection. Tellement même que des ruptures de stock de vaccins contre la grippe ont été enregistrées dans des officines qui ont vendu 5 millions de doses en une semaine.
Qu’en sera t-il pour le futur (et espérons proche) vaccin contre le coronavirus ?

Photo de Une DR

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