Organisation Mondiale de

Organisation Mondiale de la santé : le pire moment pour claquer la porte...

En claquant la porte de l’OMS en pleine pandémie, Donald Trump dégrade l’image de marque des U.S sur la scène internationale et contribue à faire le jeu de la Chine.

De grandes ambitions

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est une agence spécialisée de
l’Organisation des Nations unies (ONU) pour la santé publique. Elle a été créée en 1948 et est installée dans le canton de Genève. Elle a pour objectif d’amener tous les peuples des États membres et partenaires au niveau de santé le plus élevé possible, la santé étant définie comme un "état de complet bien-être physique, mental et social et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité".

Un accord sur... les désaccords

Née au lendemain de la seconde guerre, l’OMS s’est tout de suite trouvée au centre de polémiques sur sa gouvernance, sur ses orientations, sur ses moyens. Elle a été l’enjeu de rivalités pendant la guerre froide et, à cet égard, elle demeure depuis un lieu de conflits et d’influences où les grandes puissances se livrent à un bras de fer.
Le récent coup de force de Donald Trump s’inscrit dans ce contexte et n’a en soit rien de bien nouveau..

Un intérêt bien compris

Sauf que si les USA referment leur chéquier, ils priveront cette agence de sa plus grosse source de revenus et sa capacité d’intervention s’en
retrouvera fortement obérée en pleine épidémie de Covid-19, ce qui n’est pas le meilleur moment choisi pour claquer la porte. Sauf qu’il y a les élections américaines cet automne et que le président sortant, une fois de plus, joue une carte personnelle pour la prolongation de son mandat en flattant sa base électorale conservatrice et protectionniste..

Gestion

Le président américain accuse l’OMS de "mauvaise gestion" de la pandémie. En matière de Covid-19, il est d’ailleurs un véritable expert puisque c’est dans son propre pays que le virus tue le plus alors qu’il annonçait pour son pays un "risque très faible" en février.
Si la "gestion" de la crise par l’Organisation est sans doute discutable, l’urgence sanitaire du moment aurait exigé davantage de solidarité...

Le nerf de la guerre

Solidarité justement : les états-Unis ont beau jeu de faire remarquer qu’ils supportent à eux seuls la plus grande partie du budget (22%) de l’OMS
en versant près de 500 millions de dollars chaque année, avant la Grande-Bretagne, le Japon, l’Allemagne, la France, la Chine et avant des fondations privées comme celle de Bill Gates.

Ambition chinoise

Trump dénonce l’influence grandissante de la Chine dans le fonctionnement de l’OMS, ce qui est vrai, l’Empire du Milieu poussant ses pions partout où il peut dans les domaines diplomatiques, économiques et même militaires. Pékin ne cache pas son ambition de ravir très rapidement la première place mondiale à son éternel rival américain.

Multilatéralisme

Le président Trump accuse les Chinois d’avoir menti sur la gravité de l’épidémie et à l’OMS de ne pas avoir su détecter
son importance à temps pour ériger de vrais barrières de confinement.
Des griefs que Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères a repris en partie, reconnaissant "des manques". Avec d’autres pays, il en appelle à un "multilatéralisme" de la santé pour faire face à cette crise. Le multilatéralisme, exactement ce que déteste Trump...

Image de marque

Au niveau international, la décision américaine est très vivement contestée, et pas seulement pas les adversaires traditionnels de Washington comme Moscou et Pékin. Une fois de plus sous l’administration Trump, l’image des U.S est dégradée sur la scène internationale. Cette absence de sens des responsabilités à un moment aussi crucial pour l’humanité ne constitue pas une erreur mais une faute.

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