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Pétrole russe : pour comprendre l’écrêtement du prix du baril

Alors que, tout comme le gaz, le pétrole russe finance en grande partie la guerre de Poutine, les Européens sont tombés d’accord vendredi pour fixer à 60 dollars maximum le prix du baril de pétrole russe. Cette mesure entre en vigueur aujourd’hui. Des pays comme la Pologne et l’Ukraine auraient voulu que le tarif payé à Moscou soit encore plus bas…

Il faut savoir que 90% de pétrole russe exporté voyage par la mer

Les Européens, rejoints par les pays du G7 et par l’Australie, interdisent donc désormais aux compagnies d’assurance et de réassurance de garantir les cargaisons des supertankers transportant ce pétrole. Leur décision concerne aussi de facto les livraisons vers la Chine et l’Inde, qui sont de grands consommateurs assez dépendant de la Russie pour leur approvisionnement. Ce qui explique leur soutien modéré à Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, mais soutien et bienveillance quand même.

Bien sûr, le Kremlin a fait savoir qu’il n’acceptera pas ce diktat sur le prix de l’or noir issu de son sous-sol. Il affirme avoir déjà « pris des mesures » pour contrer cette décision, sans plus de précisions pour l’instant. Vladimir Poutine en personne avait déclaré il y a quelques jours qu’une limitation du prix du pétrole aurait des répercussions très négatives sur l’économie mondiale.

Le journal britannique Financial Times affirme que les Russes auraient constitué l’an passé une « flotte fantôme » de vieux tankers – 103 exactement – pour continuer à livrer le pétrole vers la Chine et l’Inde notamment, mais aussi à la proche Turquie. Possible, mais invérifiable pour le moment. Pour Moscou, ces rafiots récupérés sur le marché de l’occasion seraient un pis-aller pour éviter une perte sèche provoquée par le plafond du prix du baril.

On attend avec intérêt les développements de ce nouveau bras de fer engagé par l’Europe, persuadée par ce moyen de mettre en difficulté l’économie russe et donc la « tenabilité » d’une guerre longue, meurtrière et de plus en plus impopulaire dans les rues de Moscou.

Photo de Une : illustration DR

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