Pierre Ippolito : « Le moral des dirigeants est au plus bas »
- Par Sébastien Guiné --
- le 22 novembre 2024
Le président de l’UPE 06 n’a eu d’autre choix que de sortir du cadre de la thématique des Entreprenariales organisées à Nice le jeudi 21 novembre et consacrées à la transition écologique, pour s’opposer à la volonté du gouvernement d’accroître les taxes sur les entreprises afin de tenter de réduire la dette du pays.
« Aujourd’hui, il y a une vraie angoisse de tout le monde économique du territoire : TPE, PME, ETI et grands groupes, sur les discussions au Sénat et à l’Assemblée sur le projet de loi de finances qui va sortir où on remarque quand même que de plus en plus les entreprises sont une variable, où les taxes sont à destination principalement des entreprises avec 70 % du budget qui sera porté par les entreprises, directement ou indirectement », a expliqué le ‘patron des patrons’ du département, vent debout contre une hausse du coût du travail. « Aujourd’hui on a des défaillances d’entreprises record. On va passer les 70 000 à mon avis sur l’année en France. Sur le territoire des Alpes-Maritimes, on subit également cette crise de plein fouet. Sur le bassin niçois on est à 28 % de défaillances en plus par rapport à l’année dernière et sur l’ensemble du département on est à +16 %. Au-delà des défaillances qui sont arrivées, il y a des défaillances qui sont à venir et le moral des dirigeants est au plus bas », a affirmé Pierre Ippolito.
« On n’en peut plus »
« Depuis le début de ma mandature (en 2022) je n’ai jamais vu autant de dirigeants qui me disent ‘on en a marre, on n’en peut plus’. On a près de 60 000 chefs d’entreprise qui vont perdre leur emploi cette année, c’est cinquante fois plus que l’usine de Michelin et personne n’est sensibilisé sur ce sujet-là. Quand les chefs d’entreprise perdent leur emploi, pour la plupart ils n’ont pas le droit au chômage et n’ont pas d’accompagnement. Je pense qu’aujourd’hui il faut protéger ceux qui créent de la valeur, les dirigeants et les travailleurs ». Il prône de revaloriser le travail, notamment en revenant aux 39 heures, « même si c’est ponctuel ». « Si on passe aux 39 heures, cela ferait 200 euros nets de plus par mois pour tous les travailleurs au SMIC et on s’approcherait des 1 600 euros nets qui étaient promis par certains partis. Et cela ne coûte de l’argent à personne de travailler plus, cela coûte du temps », a-t-il développé.