Projet Tourismo, un (...)

Projet Tourismo, un avenir partagé en Méditerranée

Basé sur la coopération transfrontalière franco-italienne entre la Sardaigne, la Toscane et le Var, le projet Tourismo veut accompagner la mobilité et l’employabilité au travers de stages étudiants sur la zone transfrontalière Interreg Marittimo dans la chaîne prioritaire du tourisme innovant et durable.

Ce premier volet d’une série de 3 événements invitait la mise au défi des étudiants candidats à la mobilité transfrontalière pour trouver des solutions concrètes aux situations liées à la pandémie. Une réflexion qui fut, d’abord, menée à plusieurs, à la fois en présentiel et en distanciel, au sein d’un webinaire bilingue italien-français.

Pour ouvrir l’événement, le président de l’Université de Toulon Xavier Leroux a donné le ton : « Le Var est le premier département touristique en termes de passage. Le tourisme doit perdurer et se développer. J’espère que les différents partenaires seront sources d’innovation pour trouver un nouveau départ et rebondir dans le monde d’après, ce sont de vrais enjeux à relever ».

Les partenaires en question sont les fondations Mosos de Cagliari et Campus du Lucques, représentées respectivement par Roberto Neroni, président, et Paolo Corti, professeur.

Les intervenants ont fait un état des lieux, analysant l’impact de la crise sanitaire sur la zone transfrontalière et sur le tourisme, qui se concrétise, par exemple par la baisse de revenus en Europe.

« Un saut en arrière de 30 ans, inédit », selon Paolo Corti.

NOUVEAU MODELE ECONOMIQUE

De son côté, Jean-Jacques Yonnet, expert CHR (Café Hôtel Restaurant), a abordé la question des comportements : « Une fois la crise traversée, allons-nous retourner au monde d’avant ou y aura-t-il un monde d’après ? Quel rôle aura le touriste ? Acteur du monde nouveau ou spectateur ? Le rapport au temps et aux saisons changent déjà. Comment fera-t-il ses choix de voyages ? Par rapport à quelles émotions ? Il y a toute une nouvelle dimension de l’accueil à élaborer, un nouveau modèle économique pour l’ensemble des professions du tourisme. Certains outils et initiatives sont accessibles, par exemple autour de l’hygiène. Il faudra également réaménager les espaces d’accueil ».

L’expert a posé la question des acteurs qui contribuent à l’existence du tourisme, tels que les transporteurs : «  Ces acteurs, qui souffrent de la crise, seront-ils toujours présents après ? Le transport sera-t-il aussi facile qu’avant » ?

Tout change en effet. L’image que nous avons de certaines destinations, nos pratiques…

« Et qu’en est-il de la résilience des pratiques, de nos habitudes ? De nouvelles pratiques sociales apparaissent du fait des confinements. Retournerons-nous au restaurant ? Repartirons-nous en voyage »  ? continuait-il.

Quelles approches donc pour un nouveau paradigme intégrant le vécu de cette crise. Des solutions ont été présentées telles que l’alliance des acteurs du lieu de la destination touristique, l’appel à des influenceurs locaux pour valoriser les caractéristiques de la destination, etc. Mais la question se pose : Cette conciliation aura-t-elle vocation de perdurer dans le temps au-delà de la crise ou se contentera-t-elle d’être ponctuelle ?

L’avenir demeurant un mystère pour tout le monde aujourd’hui, l’idée est de travailler ensemble au sein d’échanges collectifs pour identifier les défis à relever.

Propos recueillis par Laetitia CECCALDI.

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