Quand les papys font (...)

Quand les papys font de la résistance

Elle a un petit surnom sympathique, cette « clause du grand-père », mais il n’est pas sûr que cela suffira à faire passer le goût amer de la pilule... Sans trembler, le Sénat a voté à une large majorité ce week-end l’extinction de régimes spéciaux de retraite. Il est prévu qu’à partir de septembre prochain les nouveaux embauchés des industries électriques et gazières, de la RATP, de la Banque de France, les clercs et employés de notaire et les membres du CESE (Conseil économique, social et environnemental) seront affiliés au droit commun de l’assurance vieillesse. Il ne bénéficieront plus - c’est là qu’est l’os - des avantages bien mérités (ou des privilèges selon les points de vue) de leurs anciens pouvant partir plus tôt cultiver leur jardin.
Une extinction qui, pour les énergéticiens de GDF et d’EDF et pour les employés du métro met évidemment le feu aux poudres et entretient le feu de la révolte contre une réforme « indispensable » pour la majorité présidentielle et la droite mais rejetée par une majorité de la société. Il n’y a guère aujourd’hui qu’Olivier Dussopt, ancien socialiste devenu ministre de nos comptes publics en piteux état, pour considérer qu’il s’agit d’une « réforme de gauche qui aurait pu être portée par un gouvernement social-démocrate ». S’il est finalement promulgué en l’état au bout de son périlleux parcours, ce texte permettra aux papys de continuer à faire de la résistance puisque la réforme ne concernera pas les employés déjà en poste aujourd’hui. Ce qui revient à dire que, pour constater son effet total sur les caisses de retraite, il faudra quand même attendre... une bonne quarantaine d’années pour que les derniers des Mohicans s’installent à leur tour dans les chaises longues, sous le parasol, une canne à pêche à la main…


Encore une bonne nouvelle : la Chine va augmenter son budget militaire à 225 milliards de dollars, ce qui en fera le deuxième plus important après celui des États-Unis. Si l’on pense au dictateur Kim Jong-un qui s’amuse à lancer des bombinettes au dessus du Japon, à Pékin qui lorgne sur Taïwan, à Téhéran qui prépare son arme nucléaire, à l’Inde et au Pakistan qui ne disent rien mais n’en pensent pas moins, à Moscou qui menace en permanence d’utiliser l’arme atomique, il n’y a vraiment aucune raison de s’inquiéter. Nous vivons une époque vraiment formidable !


Les plus belles mécaniques peuvent quand même s’enrayer. La preuve avec la fin claironnée pour 2035 des moteurs thermiques pour nos chères voitures. Elles devraient à cet horizon rouler à l’électrique, peut-être à l’hydrogène. Cette décision européenne ne devait en principe être qu’une simple formalité. Sauf que, finalement, la coalition allemande au pouvoir à Berlin a maintenant du flou dans la direction, que la Bulgarie, la Pologne et l’Italie ont annoncé qu’elles ne voteraient pas la fin du diesel et de l’essence sous les capots. Du coup, Bruxelles appuie sur le frein et remet le vote à plus tard, sans risquer d’avancer une date dans cette cacophonie. Le virage technologique promis devra peut-être encore attendre. Les puissants constructeurs automobiles du vieux continent ne doivent pas être spécialement mécontents...

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