
Rodrigue Monge, à vive Allure
- Par Marine Einaudi --
- le 7 février 2025
À seulement 30 ans, cet ancien basketteur a déjà créé son agence et une école, Allure, où il s’applique à former avec panache une nouvelle génération d’agents immobiliers.
Insuffler les valeurs du sport
Passé par le centre de formation du HTV (Hyères Toulon Var), il s’est fortement inspiré de ses années en club pour insuffler les valeurs du sport à son projet novateur. Sur cinquante candidats, cinq ont été retenus, soit l’effectif d’une équipe de basket. « Ici on fait du coaching et on dispense une formation personnalisée. Les élèves sont en immersion et je me sers de mon expérience de sportif pour faire passer des messages : si on veut marquer tout le temps, il faut savoir régler son tir en permanence ».

C’est en ce sens que l’école dispense des cours de droit, d’architecture, de transactions immobilières et même de culture générale. L’idée est de former des agents immobiliers capables d’accompagner un projet dans sa globalité. Les cinq étudiants sont en alternance dans cette structure dont seule une cloison sépare « la classe » de la salle de réunion de l’agence.
Lucas Marin, 25 ans, est très fier de faire partie de la première promotion d’Allure. « Je suis en reconversion professionnelle, j’avais vraiment besoin d’acquérir les connaissances de base. Ici on apprend à tout maîtriser, les intervenants nous donnent des cours très pratiques liés au travail sur le terrain. Nous sommes en équipe dans un process qui, petit à petit, doit nous amener à devenir des collaborateurs de l’agence ». Après seulement quelques mois de formation, certains étudiants ont déjà réussi à ajuster leurs tirs : des ventes finalisées et des mandats signés. Deux années en alternance avec à la clé une possibilité d’intégrer l’équipe pro avec le BTS professions immobilières en poche. L’objectif visé par Rodrigue Monge est d’étoffer l’équipe de jeunes formés pour « détourner les mœurs de l’immobilier traditionnel et l’emmener vers une autre époque. »
Changement d’image

passe par la professionnalisation des métiers de l’immobilier.
©M.E
Car Rodrigue Monge porte un regard éclairé sur l’évolution du métier. « L’immobilier souffre encore d’une réputation parfois injuste, souvent liée à un manque de formation. Mieux accompagner et former les professionnels, c’est permettre à cette profession d’évoluer vers plus de rigueur et de confiance. »
Dans les années 2010, le secteur a connu une profonde mutation avec la digitalisation. Aujourd’hui, Rodrigue Monge est convaincu qu’un changement d’image passe par la professionnalisation des métiers de l’immobilier. « Vous pouvez toquer à la porte d’une agence pour proposer votre bien à la vente et il peut être confié à quelqu’un qui est agent immobilier depuis un mois et sans aucune qualification. Dans une agence, la plupart du temps, seul le gérant a la carte professionnelle. Moi, je veux que mes collaborateurs soient tous éligibles à la carte pro, c’est une question de crédibilité et de légitimité. » La conjoncture s’est durcie avec l’inflation, la hausse des taux d’intérêt, les délais de commercialisation de plus en plus longs. « Rester dans ce métier c’est difficile ; seulement 20 % des agents immobiliers gagnent correctement leur vie, c’est pour ça qu’il faut former et transmettre. »
Communication et maîtrise des marchés

« Être visible et actif sur tous les canaux est essentiel : réseaux sociaux, plateformes en ligne. Je regarde tout ce qui se fait, de Stéphane Plaza à la famille Kretz, du site leboncoin au Figaro et j’avoue avoir des idées différentes. » Rodrigue Monge ne s’est pas fixé de limites : il a choisi la Place Magenta à Nice, une adresse prestigieuse et centrale pour installer son agence et son école : « cette centralité permet d’être légitime sur tout et de travailler partout. » Comme sur le parquet de basket, Rodrigue se déplace avec agilité et souplesse d’un quartier à l’autre, d’une région à l’autre, de Marseille à Megève. Il connaît les problématiques de logement des Niçois comme des autres maralpins. « Faire du sur-mesure, personnaliser le projet de chaque client. »
L’ancien sportif de haut niveau a une culture de la gagne et il veut scorer.
Déjà de belles ventes à son compteur, notamment celle d’un hôtel particulier « Villa Zofia » sur la Promenade des Anglais. Avec son incubateur de talents, la « team Monge » se prépare à être présente à chaque rebond !