Sécheresse : L'inquiétude

Sécheresse : L’inquiétude grandit partout

Le manque d’eau est un sujet de préoccupation mondial. La France n’échappe pas à la règle, les Alpes-Maritimes encore moins.

Trois types

Météo-France distingue entre trois types de sécheresse : la « sécheresse météorologique », qui correspond à un déficit prolongé de précipitations, la «  sécheresse des sols, dite agricole », qui se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur) et la « sécheresse hydrologique », qui se manifeste lorsque les lacs, les rivières ou les nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas.

Alerte étendue

Depuis le 31 mars, 98 communes du département des Alpes-Maritimes, dont le chef-lieu Nice étaient placées en alerte sécheresse. Le 23 mai, le préfet a décidé d’étendre l’alerte sécheresse à l’ensemble du département, sauf dans les communes suivantes (qui restent au stade de la vigilance) : Pegomas, La Roquette-sur-Siagne, Mougins, Mouans-Sartoux, Auribeau-sur-Siagne, Le Cannet, Cannes, Vallauris, Mandelieu-la-Napoule et Théoule-sur-Mer. L’alerte renforcée et la crise sécheresse sont les niveaux suivants prévus.

« Très déficitaire »

La préfecture a rappelé que « le bilan de la saison de recharge en eau du département (du 1er septembre 2021 au 24 mars 2022) est très déficitaire sur la totalité du territoire des Alpes-Maritimes. Le déficit est de 40 % à 60 % par rapport à la normale ». Les indicateurs de sécheresse sont la mesure des débits des cours d’eau, l’indice d’humidité des sols, l’observation des assecs et le niveau des nappes souterraines.

Arrosage interdit

Au stade de l’alerte, «  pour les usages agricoles », l’arrosage est interdit entre 9h et 19h et il est prévu une réduction de 20 % des prélèvements ou consommations ; « pour les usages industriels » : 20 % de réduction de la consommation hebdomadaire moyenne ; et «  pour tous les autres usages », l’arrosage est interdit de 9h à 19h et le remplissage des piscines et spas privés est interdit mais la mise à niveau est autorisée pour raison sanitaire.

Pas inédit

Le 10 mai, le gouvernement rappelait que 15 départements français avaient déjà mis en place des mesures de restriction pour l’eau. Météo-France remarque que « le déficit de précipitations de 20 % que la France subit actuellement n’est pas inédit sur une saison de recharge », comparant la période de septembre 2021-avril 2022 à celle de septembre 2018-avril 2019 (déficit national de 19 %).

Accentuation
Météo-France précise que la France a connu des épisodes de sécheresse importants dans les années 70 et 80 (1976 et 1989) et plus récemment (2003 et 2011). Surtout, l’organisme français de météorologie souligne que «  depuis le début du siècle, la France subit un assèchement de ses sols et une accentuation de l’intensité des sécheresses  » et que « cette tendance s’accentue dans un contexte de réchauffement climatique marqué  ».

« Sécheresse éclair »

Pour Emma Haziza, hydrologue, «  le manque de pluie est directement lié au changement climatique, il n’y a plus aucun doute à avoir ». «  La sècheresse en est l’une des premières conséquences visibles. On constate seulement aujourd’hui que le phénomène arrive de plus en plus vite et prend chaque année plus d’ampleur. C’est notamment la première année que la France fait face à une sécheresse éclair  », confiait-elle récemment à France 24.

Stress hydrique

Selon un nouveau rapport de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), l’humanité est «  à la croisée des chemins » dans la gestion de la sécheresse. En 2022, plus de 2,3 milliards de personnes sont confrontées au stress hydrique et près de 160 millions d’enfants sont exposés à des sécheresses graves et prolongées, indique le rapport.

Dessin de Une ©Jean-Jacques Beltramo

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