Sécheresse : Situation «

Sécheresse : Situation « inquiétante » pour les Alpes-Maritimes

« La situation de la ressource en eau est inquiétante, avec un déficit de recharge d’environ 50 % », comparable à celui de l’année dernière, a expliqué ce jeudi Pascal Jobert, Directeur départemental des Territoires et de la Mer des Alpes-Maritimes, lors d’un point presse organisé le 9 mars à la préfecture.

«  On établit la situation dans laquelle nous sommes à partir de la pluie qui est tombée, de la sécheresse des sols et des prévisions qui sont devant nous. Nous regardons aussi le débit des cours d’eau, le niveau des nappes et de la retenue de Saint-Cassien », a-t-il précisé.
Le préfet Bernard Gonzalez devrait prendre ce vendredi ou lundi l’arrêté qui officialisera le passage du département en alerte sécheresse (deuxième niveau, après la vigilance, et avant les niveaux 3 et 4 : alerte renforcée et crise). «  Nous avons atteint le deuxième seuil, qui est le seuil d’alerte, sans même passer par le stade de la vigilance. L’alerte est le premier stade des restrictions », a encore expliqué M. Jobert.
Pour les particuliers, ces restrictions seront l’interdiction d’arroser entre 8h et 20h et pour ceux possédant une piscine, l’interdiction de la remplir ou de la mettre à niveau. Il y a une exception pour les nouvelles piscines qui viennent d’être construites avec un premier remplissage autorisé. Il appartient aux municipalités de veiller au respect de ces interdictions.
Pour décider de ce passage au stade d’alerte, et donc de restrictions, le préfet s’appuie sur les échanges issus du comité de gestion de ressource en eau, qui regroupe les collectivités, la Chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes, la CCI Nice Côte d’Azur, des associations et les gestionnaires d’eau.
Pour ce point presse, Pascal Jobert était accompagné de Pierre Boutot, Chef du service eau, agriculture, forêt et espaces naturels de la Direction des Territoires et de la Mer des Alpes-Maritimes, et de Damien Griffaut, Responsable adjoint des services Prévision et Climatologie chez Météo-France. Pierre Boutot a indiqué que les débits des cours d’eau étaient «  très bas pour la saison, plus bas qu’à la même époque de l’année dernière ». Le débit du Var par exemple a été mesuré au début du mois à 11 700 litres par seconde, le débit d’alerte, c’est-à-dire à au-dessous duquel il existe un danger pour le vie aquatique, se situant à 14 000 litres par seconde. Damien Griffaut a confirmé les annonces à propos de 2022 « année la plus chaude jamais mesurée en France ».
Les Alpes-Maritimes ne font pas exception à la règle et 2022 a même été l’année la plus sèche après 2017 et 2007.
Ce qui fait que cette sécheresse est «  exceptionnelle  » c’est sa durée car elle dure depuis deux ans, a assuré le responsable de Météo-France. Le dernier épisode pluvieux significatif remonte au 8 janvier et il y a un déficit de 304 mm d’eau pour la période de recharge, qui va de septembre à mars. Dans les Alpes-Maritimes, le cumul moyen est de 377 mm pour une normale de 681 mm.
Dans l’immédiat, aucune précipitation significative n’est attendue. Et pour les mois d’avril et mai, l’institut n’a pas de « scénario privilégié » pour l’instant.

Photo de Une : Pierre Boutot, Pascal Jobert et Damien Griffaut (de gauche à droite) ©S.G

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