Taxis volants : Bientôt

Taxis volants : Bientôt une réalité ?

Un jour, peut-être, devrons-nous lever le nez vers le ciel pour héler un taxi… Si cette option relevait encore de la pure science fiction il y a peu, elle deviendra – sans doute ou peut-être - réalité à Paris dès les Jeux Olympiques de l’été prochain. Sans doute, parce que la technologie des taxis volants semble maîtrisée. Peut-être, car il reste encore quelques obstacles à… survoler, dont celui des autorisations administratives, qui ne sont pas les plus faciles à obtenir au pays de Descartes. Une enquête publique est actuellement en cours (jusqu’au 8 décembre, accessible en ligne) autour de ce projet digne de Jules Verne.

Si le métro parisien a été inauguré à la veille des Jeux de 1900, ceux de 2024 devraient voir l’avènement d’engins hybrides, entre hélicoptère et drone, pour le transport de passagers entre l’aéroport Charles de Gaulle ou l’héliport d’Issy-les-Moulineaux et le coeur de la capitale. Derrière ce projet se trouve le très sérieux groupe ADP (gestionnaire des aéroports parisiens) qui teste actuellement les taxis volants de la société allemande Volocopter sur l’aérodrome de Pontoise.

Bruit et consommation pointés du doigt

Sur le papier, ces engins voleraient entre 120 et 300 mètres d’altitude. Suffisant pour échapper aux bouchons, mais pas aux critiques. L’Autorité environnementale, instance indépendante ayant avis consultatif, a émis en septembre dernier des réserves sur l’utilisation de ce nouveau mode de transport qui est à ses oreilles trop bruyant pour survoler Paris. De surcroît, à l’heure de la transition énergétique, la consommation électrique de ces appareils serait très élevée pour promener... un seul passager en plus du pilote. Il faudra attendre 2026 ou 2027 pour des taxis volants capables d’embarquer trois ou quatre clients en même temps.
La décision finale appartiendra au ministère des Transports et à la direction de l’Aviation civile.
Quoiqu’il en soit, les organisateurs des JO et le gouvernement voient plutôt d’un bon œil cette innovation, qui donnera à notre « start up nation » l’image d’un pays innovant et précurseur. D’autres aéroports, comme celui de Bordeaux ou de Nice, mènent aussi une réflexion sur ce nouveau (et onéreux) service à rendre à leurs passagers. À Paris, un « vertiport  » doit être aménagé sur une barge amarrée sur la Seine, quai d’Austerlitz dans le 13e arrondissement, pour recevoir les atterrissages des taxis volants « dans un contexte urbain dense ». Cette barge fait l’objet de l’actuelle enquête publique. Quant aux vols prévus, « les aéronefs utiliseront, pour les besoins de l’expérimentation, les routes aériennes existantes le long du boulevard périphérique parisien et sur la Seine, entre la porte de Bercy et le quai d’Austerlitz, pour rejoindre l’héliport d’Issy-les-Moulineaux » précise le dossier d’enquête publique.

Accrochez vos ceintures

Mais l’on entend aussi la voix des détracteurs qui n’a pas tardé à se manifester. Ainsi ce Parisien qui, sur le registre de l’enquête, conteste que ces «  hélicoptères électriques soient une ’vraie contribution à la décarbonation des transport (…)’. En réalité, l’idée de transporter les happy-fews en hélico au détriment sonore du reste de la population, les 99,9 %, n’a rien de nouveau  ».

Pour les premiers trains, au mitan du XIXe siècle, de nombreuses oppositions s’étaient levées contre les « vitesses folles » (50 km/h à l’époque !) et des villes avaient pris soin d’installer les gares le plus loin possible des habitations. Qu’en sera-t-il des taxis aériens ?
Réponse au printemps 2024.
D’ici là, attachez vos ceintures…

Jean-Michel CHEVALIER

Visuel de Une : ©Aéroport de Paris

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