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Un nouveau labo pour ImmunoSearch, toujours bien implantée à Grasse

L’innovante entreprise grassoise poursuit son développement avec la création d’un laboratoire BPL (Bonnes Pratiques de Laboratoire), idéalement complémentaire de son laboratoire R&D.


« Ce nouveau laboratoire va nous permettre l’industrialisation des tests quand nous aurons des commandes en grande quantité  », confie Christian Guyon, actionnaire et directeur administratif à temps partagé d’ImmunoSearch, qui développe des tests de toxicologie in vitro. Depuis 2013, une directive européenne interdit de tester la sensibilité des produits cosmétiques sur les animaux et ImmunoSearch a depuis longtemps mis au point un test particulièrement fiable, baptisé SENS-IS, qui en plus de dire si un produit est sensibilisant, indique précisément à partir de quelle dose il devient sensibilisant. Pour réaliser ses tests, l’entreprise grassoise a besoin de peaux humaines reconstruites (à partir de déchets de chirurgie), qu’elle doit acheter actuellement. Avec le nouveau laboratoire, ils pourront également fabriquer leurs propres peaux reconstruites et ainsi être autonomes. L’inauguration, à quelques pas du laboratoire historique qui restera dédié à l’innovation, a eu lieu le 25 janvier en présence d’une cinquantaine de personnes, dont Jérôme Viaud. La visite du maire de Grasse « symbolise non seulement un moment clé pour notre société, qui se consacre au développement de tests alternatifs à l’utilisation d’animaux en collaboration avec la filière des arômes et parfums, mais témoigne également du soutien indéfectible de notre ville et de ses élus envers l’innovation pour la sécurité des consommateurs », a commenté sur son compte LinkedIn, Hervé Groux, CEO de la société, docteur vétérinaire, docteur ès sciences et expert auprès de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

Diversification


ImmunoSearch travaille déjà pour de grandes sociétés de cosmétique en France et à l’international mais elle attend toujours la certification définitive de son test, attribuée par l’OCDE, pour obtenir une reconnaissance internationale totale. En décembre 2020, elle a déjà obtenu une validation de l’ECVAM (Centre européen pour la validation des méthodes alternatives) mais il ne s’agit que de la première des quatre marches nécessaires, bien que ce soit la plus importante. Christian Guyon avoue qu’ils ne pensaient pas que la suite prendrait autant de temps. «  Nous nous autofinançons car le test est très rentable mais nous ne nous développons pas à la hauteur des moyens qui sont désormais disponibles avec ce nouveau laboratoire  », explique-t-il. « Nous rodons les procédés, le nouveau personnel, et c’est très bien, mais le développement fort que nous avons prévu dans notre business plan ne s’est pas encore manifesté ».
ImmunoSearch a vu le jour en 2007 et compte aujourd’hui six personnes avec les derniers renforts d’une technicienne et d’un ingénieur. En parallèle à la démarche de validation de son test phare, l’entreprise grassoise a lancé un projet d’un montant de plus de 7 millions d’euros (Newgentox-IV) subventionné par la BPI, en lien avec une startup de Sophia Antipolis, MyDataModels, et des laboratoires (IPMC, I3S et ICN). L’objectif est de mettre en place « une plateforme de toxicologie in vitro nouvelle génération ». «  Il s’agit pour nous d’une diversification considérable car, avec ce projet, nous nous ouvrons à la pharmacie avec des tests pour une catégorie de cancers », se félicite Christian Guyon. Une preuve de plus qu’ImmunoSearch, même ralentie par la complexité des procédures scientifiques européennes, ne renonce jamais à innover.

Photo de Une : (de gauche à droite) : Dr Hervé Groux, Me Yves Larue, avocat associé du cabinet Askesis, Christian Guyon, Sandrine Franze, juriste, et Jérôme Viaud. ©CAPG

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