Voici pourquoi je ne (...)

Voici pourquoi je ne partirai pas en vacances avec Mark Zuckerberg

Darwin n’aurait pu imaginer qu’homo-sapiens, après avoir habité les cavernes, après être devenu agriculteur et éleveur, puis artisan et industriel, se transformerait en ce XXIème siècle en une sorte de zombie dont la mémoire est stockée au-dessus de sa tête dans un nuage. Ainsi va l’évolution, qui nous a aussi fait pousser un smartphone dans la main et des écouteurs dans les oreilles...

Ce qui se passe actuellement en Australie avec Facebook est un nouvel avertissement pour le fonctionnement, de préférence sain et démocratique, de nos sociétés. C’est finalement l’évolution darwiniste logique d’une firme toute puissante, plus riche que les états, et devenue hors de contrôle. Elle fait désormais à l’échelle mondiale la pluie (pour les autres) et le beau temps (pour elle) en édictant ses lois et en condamnant sans possibilité d’appel ceux qui lui résistent.

Canberra donc : les journaux de l’île-continent ont la prétention - on croit rêver ! - de ne pas donner gratuitement leur contenu au réseau "social" qui engrange des milliards de publicité sur leur dos. Parce que l’info coûte cher à produire et parce qu’il n’est pas normal de manger dans l’assiette de son voisin sans même lui demander la permission. Devant un tribunal, tout cela porte un nom : "la propriété intellectuelle". L’Europe, sous l’initiative de la France, a trouvé un accord avec la firme américaine pour que les éditeurs aient une rémunération de leurs contenus publiés sur FB.

Les Australiens ont la même ambition, qui n’est pas du goût de Mark Zuckerberg.
Alors, sans autre forme de procès, sans avertir, il a coupé la lumière aux lecteurs australiens qui ne peuvent plus lire leurs journaux en ligne. C’est déjà grave, mais il y a pire : les pages des services publics servant à alerter la population des feux de brousse, des cyclones, de l’épidémie de coronavirus, de la météorologie, de la lutte contre les agressions sexuelles et les violences domestiques - et sûrement d’autres - ont elles aussi été coupées alors que tous ces risques sont actuellement menaçants au pays des kangourous.
Par inconscience peut-être, par paresse sûrement, nous nous sommes (trop) reposés sur la puissance de ce réseau, bien pratique, il faut l’avouer, et gratuit de surcroît.
Mu par le mercantilisme et par une volonté de domination sans partage, Facebook est devenu un monstre autocratique sans cœur, sans cervelle, mais avec une calculette et des yeux rivés sur les cours de bourse. Économiquement parlant, l’histoire darwinienne lui donne raison, mais l’absence de contre-pouvoir pose un vrai problème démocratique. Abus de position dominante, démantèlement... La question se pose désormais et la réponse à apporter ne fait pas de doute.
Il n’y a plus qu’à, et avec la force de frappe qui est en face(book), cela ne sera pas simple...

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