Y aller", certes, mais

Y aller", certes, mais comment ?

Sans doute les effets conjugués de la primaire des Républicains et de l’entrée officielle en campagne d’Eric Zemmour : dans le débat qui s’ouvre, on ne peut que constater le silence de la gauche et, chez elle, l’absence de tout programme. Il faut dire que Jean-Luc Mélenchon est trop occupé à tenter de ramener sous sa bannière rouge un parti communiste "pesant" encore entre 1 et 2% des voix, mais qui veut "y aller" tout seul comme un grand avec Fabien Roussel, bien connu dans son quartier, mais fort peu au-delà, et qui ne fait guère peur dans les quartiers chics.
Pendant ce temps, on imagine qu’Anne Hidalgo fait de sa trottinette électrique bridée à 30 km/h dans les rues de la capitale. Elle ne risque pas l’excès de vitesse dans les sondages, c’est le moins que l’on puisse dire, tête de gondole courageuse d’un PS devenu invisible, inaudible et sans saveur.
Quant à Arnaud Montebourg, sémillant ministre du "redressement productif" sous le quinquennat Hollande, il attend encore une poussée virile de l’opinion en sa faveur tandis que Yannick Jadot, secoué par l’affaire
Hulot, espère toujours sans rire réunir derrière lui presque toute la gauche, sauf ceux qui ne voudront pas "y aller", la grande majorité en fait. Tout cela pour... ne pas se qualifier pour le second tour selon les sondages actuels.
La trêve des confiseurs ne sera pas de trop pour réunir ceux que tout divise, à commencer par les egos démesurés et les ambitions plus personnelles que collectivistes.

A droite, c’est un peu plus clair : Macron va "y aller" ou plutôt y retourner. C’est d’autant plus sûr qu’il est en tête dans les intentions de vote au premier tour, ce qui ne garantit certes pas une réélection, mais qui est tout de même plus confortable que la situation de François Hollande au sortir de son mandat, contraint au jet de l’éponge.
Eric Zemmour demeure la préoccupation principale de Marine Le Pen, pas au mieux de sa forme depuis qu’elle se fait brouter la laine sur le dos par le polémiste extrémiste, et aussi celle des Républicains qui, sans le dire, espèrent disposer chez lui d’une réserve de voix en cas de qualification espérée mais encore incertaine de leur championne Valérie Pécresse pour le second tour. LR joue sa survie dans cette élection : une nouvelle gamelle, et l’on ne donne pas cher de ce parti tiraillé entre deux courants que tout sépare, les libéraux sociaux tendance Chirac, et ceux de la ligne dure incarnée par éric Ciotti. Si tous se réclament d’une certaine idée du gaullisme, tous les chemins ne mènent pas à l’union.
En tous cas, à voir ces personnalités mobilisées pour "sauver la France", puisqu’à entendre certains nous en sommes-là, on ne peut qu’être rassurés. Ou pas.

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