Le prix exorbitant (...)

Le prix exorbitant de la crise sanitaire pour la France

L’impact de la crise sanitaire et les stratégies à adopter sont au cœur du rapport public annuel de la Cour des comptes mis en ligne sur le site de la juridiction le 16 février. De cette étude fouillée, «  il en ressort que, quelles que soient les perspectives de croissance à l’issue de la pandémie, celle-ci laissera des marques durables sur l’économie française et les finances publiques », ce qui ne surprendra personne.

Les magistrats financiers estiment que « dans ce contexte, la soutenabilité de la dette publique constitue un enjeu de souveraineté. Il s’agit, en effet, d’une condition nécessaire pour faire face aux chocs économiques futurs et rester en mesure de financer les politiques et le fonctionnement des administrations publiques ».

Ce constat rejoint celui adressé en juillet dernier à la commission des finances de l’Assemblée nationale, à savoir celui du constat d’une forte progression des dépenses publiques, dont la part dans le produit intérieur brut est passée de 55,4 % en 2019 à 61,8 % en 2020. Cette augmentation, d’un montant total de 96,4 Md€, a essentiellement résulté de la réalisation de dépenses directement liées à la crise (82,7 Md€). « Cependant les dépenses ordinaires, sans lien avec la pandémie, ont également progressé (13,7 Md€). La hausse constatée a principalement concerné l’État, dont les dépenses ont augmenté de 11 %, et les administrations de sécurité sociale (+ 5,6 %). En revanche, les dépenses des collectivités territoriales ont été peu affectées (- 0,9 %)  » relèvent les magistrats.

Ou, autrement dit, nous avons continué à vivre sur un grand pied, bien au-delà de nos moyens, ce que certains ont appelé de façon un peu triviale mais réaliste « cramer le chéquier  ».

La Cour relève «  qu’au prix de dépenses très élevées » les mesures d’urgence massives mises en place rapidement, dès le début de la crise, et les nombreux dispositifs de soutien ont permis de préserver les emplois. « Cependant, les enjeux du contrôle face aux risques d’abus et de nouvelles formes de fraude n’ont pas été su suffisamment pris en compte  ». Par ailleurs, elle pointe les difficultés du système hospitalier pendant cette période de crise et celles du ministère de la Justice dont les tribunaux, pour la première fois, ont été contraints d’interrompre leur activité.

Cependant, les enquêtes et contrôles réalisés par la Cour des comptes montrent « que certaines administrations, qui n’étaient pas préparées à affronter une crise d’une ampleur aussi inédite que celle que traverse la France depuis maintenant deux ans, ont compensé cette fragilité initiale par leur adaptabilité, en prenant dans l’urgence des mesures visant à protéger la population, assurer la continuité des services publics ou préserver le tissu économique  ».

Visuel de une : illustration DR

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