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Pollution de l’air : nouveau tour de vis annoncé pour les véhicules "anciens"

Votre 206 HDI, votre Clio ou votre Golf n’étaient bien sûr plus toute récente mais, bien entretenue, elle vous rendait de grands services en seconde voiture. Dans les années à venir, en tout cas avant 2025, il ne faudra plus trop compter sur elle pour faire vos courses en ville ou porter des sacs à la déchèterie. On vous explique pourquoi...

Nouvelles zones à faibles émissions

Cela fait bien longtemps que l’état cherche à éliminer les véhicules anciens de la circulation. Au nom de la sécurité, les contrôles techniques écartent logiquement les vieilles guimbardes mais aussi, avec le durcissement des critères, des voitures plus récentes qui ne "passent plus".
Maintenant, c’est pour protéger nos poumons que ces voitures "correctes" mais considérées comme "polluantes" vont partir à la ferraille. Le gouvernement va en effet créer de nouvelles zones à faibles émissions (ZFE) dans sept métropoles en 2021 et étendre ce dispositif à trente-cinq agglomérations d’ici 2025.
Après les métropoles de Lyon, Grenoble, Paris et du Grand Paris, vient le tour de Nice, Marseille-Aix, Toulon, Toulouse, Montpellier, Strasbourg et Rouen. On voit que le quart Sud-Est n’a pas été oublié...
Dans ces "Métro", des restrictions de circulation concerneront à partir de 2023 les véhicules avec une vignette Crit’Air de 3 à 5 lorsque la qualité de l’air sera en deçà des normes (pic d’ozone par exemple, fréquent sur la Côte d’Azur). Si bien que plusieurs jours par an - tout dépend de la météo - vous devrez laisser votre voiture au garage.

Gare aux effets collatéraux...

N’espérez pas rouler en douce en toute impunité : de nouveaux radars automatiques seront installés dans les villes. Ils flasheront les plaques d’immatriculation et enverront un PV en cas de non-respect.
Ne manquera plus que la reconnaissance faciale pour vous attirer un SMS de rappel à l’ordre si vous êtes mal coiffés (bon d’accord, on extrapole, mais la technologie automatisée reste tout de même assez inquiétante).
La ministre de la Transition écologique,Barbara Pompili, justifie cette politique par les "48 000 décès prématurés" annuels en France qui seraient dus à la pollution de l’air, en particulier aux 30% d’émissions de particules fines produites par les moteurs diesel. Sécurité routière, santé publique : difficile de ne pas souscrire à ces objectifs vertueux en effet. Mais gare aux effets collatéraux : le parc des voitures Crit’Air 3 à 5 représente encore un tiers des voitures roulantes. Toutes les familles n’ont pas les moyens de s’offrir la dernière hybride mais ont quand même besoin d’un véhicule pour se rendre au travail.
Et il ne faut pas oublier que le mouvement des gilets jaunes a démarré (au quart de tour !) après l’annonce du 80 km/h et d’une nouvelle taxe "écologique" de quelques centimes...
Cela ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire pour lutter contre l’air pollué de nos villes, mais qu’en cette période de crise économique ce sujet est hautement inflammable...

Photo de Une : Sortie de route programmée pour des véhicules désormais considérés comme trop polluants... DR

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