Nationalité : le jour (...)

Nationalité : le jour de la remise du titre est arrivé pour 98 nouveaux français

"Je suis née en Angleterre. Ma grand-mère était professeur de français, ma mère parlait le français. Quand j’étais petite fille, j’étais intriguée lorsqu’elles discutaient entre-elles en français pour garder le secret sur mes cadeaux de Noël. J’ai toujours voulu apprendre le français, je me souviens combien j’étais concentrée pour ma première leçon au collège".
Lucy fait partie de la "promotion" d’octobre des 98 personnes qui viennent de recevoir en Préfecture leur décret de naturalisation. Elle qui a toujours été attirée par notre pays vient d’en acquérir officiellement la nationalité. Cette nouvelle compatriote reste toutefois sujet de sa gracieuse majesté. Elle bénéficie de la double nationalité.

Neuf mois de démarches

Lorsque Franck Vinesse, secrétaire général-adjoint de la Préfecture, lui a remis ses papiers, la jeune femme a pris le micro pour dire son bonheur et sa fierté de rejoindre notre communauté nationale. "Et je suis aussi très heureuse de rester ainsi citoyenne européenne". Allusion au récent référendum sur le Brexit, dont les résultats l’ont atterrée.
Comme elle, une petite centaine de personnes d’origine étrangère vivant dans quinze communes du département (1) ont reçu leurs papiers au terme d’un parcours administratif qui n’excluait pas un fort investissement personnel. " Il faut fournir divers papiers comme des extraits de naissance traduits, participer à un test de français à l’oral, répondre à une convocation où l’on doit parler de sa motivation. Rien de compliqué, neuf mois de procédures en tout" raconte Lucy. "Et puis il faut bien connaître la Marseillaise !"

Appelés un à un, souvent intimidés par les ors et dorures du Palais Sarde, nos nouveaux compatriotes ont vécu ce moment en présence des élus de leurs communes respectives. Et d’une classe de 3ème du collège de la Fontonne à Antibes qui est venue, conduite par un de ses professeurs, lui même issu de l’immigration, et aujourd’hui élu de la République (adjoint au maire).

Mille naturalisés par an

Un millier de personnes sont naturalisées chaque année dans les Alpes-Maritimes. Qu’ils soient d’origine gauloise, celte, africaine, asiatique ou d’ailleurs, ils ont accepté ce que Franck Vinesse a appelé "un pacte sur les valeurs et sur la solidarité nationale" formé de droits et de devoirs. Ils se sont engagés à "partager son histoire et son futur. Vous allez conduire notre nation vers un avenir plus serein, la France a besoin de vous, de votre énergie".

Une politique restrictive

Tous les demandeurs, évidemment, ne sont pas "nationalisés", notre pays ayant à ce sujet une politique et une législation assez restrictive. Le décret qui officialise la remise de nationalité est prévu dans la loi du 24 juillet 2006 et ne se résume pas à une simple démarche administrative rapidement bâclée.
Avant de quitter le palais sarde avec leurs papiers tout neufs, les personnes ont entonné la Marseillaise : le premier couplet, le refrain, et le couplet dit des enfants.
Un moment que Lucy - qui était accompagnée à la cérémonie par son compagnon français et sa belle famille - appréhendait un peu. "Je l’ai répétée encore ce matin en venant en voiture".

(1) Antibes-Juan-les-Pins, Beausoleil, Cagnes-sur-Mer, Cannes, Colomars, Grasse, Le Cannet, Levens, Menton, Mouans-Sartoux, Nice, Saint-Etienne-de-Tinée, Saint-Laurent-du-Var,Vallauris et Villeneuve-Loubet.

Photo de UNE : Lucy, entourée de Franck Vinesse, sous-préfet, de son "parrain" un collégien de la Fontonne, et des représentants des ordres de la Légion d’Honneur et du Mérite. JMC

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