Arôma Grasse et Grasse

Arôma Grasse et Grasse Biotech : le hot spot de la recherche appliquée

"Fertilisation croisée" : l’expression est à la mode, mais elle convient parfaitement à "Grasse Biotech" et, plus généralement, au parc "Arôma Grasse" de huit hectares où se sont installées les entreprises de la filière parfums, arômes et cosmétique, pharmacie et biotechnologies.
"Fertilisation", parce que leurs activités sont croisées, complémentaires, et que les réunir en un même lieu avait tellement de sens que ce parc technologique aménagé par la CAPG est aujourd’hui une réussite. Il a contribué à attirer les acteurs majeurs de ces activités, mais aussi les chercheurs portant l’innovation qui consolidera demain la position de leader du bassin industriel dans ces domaines à haute valeur ajoutée.
Recherche, production, université : c’est la formule magique appliquée avec succès à "Grasse Biotech" et "Arôma Grasse". Où il suffit de faire quelques pas pour passer d’un laboratoire à un autre et créer des synergies bénéfiques pour tous les acteurs.

Le lieu de tous les possibles

Huit entreprises, quinze laboratoires ! Grasse Biotech affiche complet. Ses 2 500 mètres carrés sont occupés par des entreprises innovantes qui se partagent quinze laboratoires, des bureaux privatifs, des salles de réunion, zones de stockage et des services mutualisés.
Les huit entreprises installées sont BioPreserv (recherche, développement et formation en matière de produits sensibles aux dégradations microbiologiques), Genochem (fabrication et optimisation de molécules pour médicaments), Agro Diagnostic (laboratoire de diagnostic en phytopathologie), LifeScientis (encapsulation nanoparticulaire de principes actifs), Officinea (clean et smart beauty), Phenocell (outils biologiques innovants pour la R&D dermo-cosmétique et pharmaceutique), Tech-Isi (Ingénierie technique de l’industrie des Parfums-Arômes-Cosmétique), PKDERM (laboratoire de tests in vitro et ex vivo) pour produits cutanés.

Hanan Osman Ponchet a installé son entreprise PKDERM au parc Arôma Grasse

Hanan Osman Ponchet a installé son laboratoire à Grasse Biotech. (DR)

Ancienne responsable d’un groupe de recherches en innovation chez Galderma à Sophia Antipolis, société qu’elle a quittée dans le cadre d’un plan social, Hanan Osman Ponchet n’a cherché ni longtemps ni très loin pour trouver l’endroit idéal où installer son entreprise PKDERM : le parc Arôma Grasse et son hôtel d’entreprises Grasse Biotech lui ont offert la structure qui lui a permis de développer son activité dans de bonnes conditions. "J’y occupe depuis octobre dernier un bureau et, tout à côté, je dispose de mon propre laboratoire de 40 mètres carrés où j’évalue in vitro l’efficacité et la sécurité de produits qui entrent en contact avec la peau" explique la scientifique.
Dans ses appareils passeront en effet des crèmes de soin pour la cosmétique, des médicaments pour l’acné ou le psoriasis, mais aussi des produits agrochimiques ou autres qu’elle analyse et valide pour le compte de grands groupes industriels.

Pour l’instant, Hanan Osman Ponchet travaille seule, très occupée à lancer son activité après onze années passées chez Galderma. Et aussi à préparer un MBA, qui viendra s’ajouter à son doctorat en biochimie, en biologie cellulaire et moléculaire. Mais, à terme, elle compte bien être rejointe par des employés pour poursuivre et développer cette belle aventure.
"Ici, c’est le lieu de croisement des entreprises du biotech, cela créé un véritable dynamisme car tout autour de moi il y a beaucoup de sociétés en activité. Je suis actuellement en discussion avec deux d’entre-elles qui sont aussi installées à Grasse Biotech, et avec une startup de la pépinière Innova Grasse qui souhaite collaborer avec moi".

Auteure de plus d’une vingtaine de publications dans des magazines scientifiques et de dix brevets chez Galderma, Hanan Osman Ponchet est maintenant en train de réussir son nouveau pari.

Un label "territoire french impact"


La nouvelle est tombée il y a quelques semaines : le haut commissariat à l’Économie Sociale et Solidaire et à l’Innovation Sociale a retenu le territoire du Pays de Grasse sur la liste des vingt premiers sites français à recevoir le label "Territoire French Impact". Ce label a pour but de rassembler dans une même dynamique les porteurs de projets, entreprises de l’économie sociale et solidaire, collectivités, entreprises engagées, incubateurs, ruches, investisseurs, etc. en vue de valoriser, faire grossir et essaimer des innovations sociales.
Dans cette optique, un plan d’accompagnement va permettre aux entreprises du Pays de Grasse engagées dans ces démarches d’avoir un accès facilité à des outils de financement comme des fonds d’amorçage et d’investissement, les dispositifs de Bpifrance ou de la Banque des Territoires. Elles auront également accès au réseau des "Hackers French Impact" pour aider à lever les freins réglementaires et mettre l’administration au service des innovateurs, grâce au guichet unique [email protected] Des synergies renforcées avec les politiques publiques, les réseaux de l’ESS, les réseaux d’accompagnement, La French Tech seront développées.

Université et recherche

Jérôme Viaud, entouré des professeurs Jeanik Brisswalter à sa gauche, et Sylvain Antoniotti à sa droite, et des personnalités. (DR)

L’Université Côte d’Azur est un regroupement d’établissements d’enseignement supérieur dotée de plateformes de l’innovation. Elle est conduite par une idée maîtresse : la volonté de décloisonner les disciplines et les acteurs publics et privés.
Les plateformes de l’Université réunissent les acteurs de la recherche, de l’enseignement et des entreprises pour une "fertilisation croisée".
"Nous sommes une université intensive en recherche, avec un projet bâti sur l’excellence. Nos laboratoires sont au plus niveau international, comme notre Institut de chimie de Nice, qui comprend une équipe arômes et parfums de sept chercheurs et sept doctorants" explique le professeur Jeanik Brisswalter, vice-président de la commission de Recherche et doyen de la Faculté des Sciences du Sport.
"Toutes nos actions sont articulées recherche-formation-innovation, elles sont ancrées fortement sur le territoire pour aider à son développement et le faire bénéficier du fruit de nos recherches. Nous avons la chance d’avoir des liens forts avec le Pays de Grasse, liens qui nous ont permis de bien préparer notre arrivée à Grasse Biotech. Nous avons pu nous installer rapidement avec l’aide de la CAPG, un partenaire fiable".

L’Université Côte d’Azur a ouvert en mars 2017 son centre de créativité et d’innovation en sciences des odorants (CCISO).
Elle vient de l’enrichir d’un laboratoire - ou "démonstrateur" - très pointu à Grasse Biotech, doté de capacités techniques en chimie moléculaire.
Inauguré la semaine dernière, il est destiné au travail des enseignants-chercheurs, des doctorants, post-doctorants et des étudiants. Il est situé au cœur des entreprises installées à Grasse Biotech sur le parc ArômaGrasse.
"Ce démonstrateur constitue une passerelle entre l’Université et le monde économique, un endroit de collaboration autour du cluster des arômes, parfums et cosmétiques. Il permettra aussi de mener des recherches à fort potentiel dans les domaines des sciences du vivant, de la santé et des biotechnologies" a annoncé Jérôme Viaud lors de l’inauguration.
Le laboratoire universitaire est un outil de recherche partenariale et d’expérimentation croisée. Il abrite des technologies en démonstration qui permettront aux entreprises de se former, de confier aux spécialistes d’UCA la réalisation d’études.
"Nous sommes fiers d’être partenaires de l’Université. Ce laboratoire donne des perspectives d’avenir. Tous nos territoires sont en compétition et ici, en Pays de Grasse, nous voulons être plus accueillants pour les entreprises et la recherche qui sont un moteur puissant pour le développement économique" a poursuivi le président de la CAPG.

Photo de Une : Vue extérieure de Grasse Biotech (DR)

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