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Première mondiale, La Méridionale installe un filtre à particules sur le Piana, son navire amiral

La Méridionale, compagnie maritime marseillaise qui assure les liaisons entre la Corse et Marseille, s’apprête à tester durant six mois un filtre à particules innovant et sécurisé sur Le Piana, le navire amiral de sa flotte.
S’appuyant sur une technologie éprouvée dans l’industrie "terrestre", cette solution combine la désulfuration à sec des gaz d’échappement et l’élimination des particules fines et ultra fines. Son application dans le transport maritime constitue une première mondiale.

Préparer la mise en conformité de MARPOL 2020

Grâce à l’adoption des filtres à particules, La Méridionale prépare la mise en conformité de sa flotte pour répondre aux exigences de l’Organisation Maritime Internationale à compter du 1er janvier 2020 (MARPOL). À cette date en effet, la teneur en soufre du fuel-oil utilisé par les navires devra faire l’objet d’une réduction significative. Cela constitue une décision historique à la fois pour l’environnement et la santé de l’homme.

La collaboration technique d’experts internationaux

Pour mener à bien cette expérimentation inédite, La Méridionale a conclu un partenariat avec deux groupes internationaux experts, Andritz et Solvay, ainsi qu’avec les Chantiers de l’Atlantique.
Andritz possède une grande maîtrise des technologies d’épuration des gaz d’échappement dans les domaines du maritime et industriels terrestres.
Leader sur le marché du carbonate et bicarbonate de sodium, Solvay développe des solutions à base de bicarbonate de soude pour assurer la performance environnementale et industrielle de ses clients. Ces solutions améliorent la qualité de l’air et éliminent les gaz acides de manière simple, efficace et durable.

Une technologie vertueuse au bénéfice l’environnement et de la santé


La solution consiste à capturer les soufres ainsi que les particules fines et ultrafines contenus dans les gaz d’échappement des moteurs par un procédé chimique à base d’un produit neutre : le bicarbonate de sodium.
- La réaction chimique qui en résulte neutralise presque totalement les oxydes de soufre (moins de 0,1 % subsistent) et élimine également 99% des particules fines et ultrafines.
- Les résidus collectés font l’objet d’un traitement et d’une valorisation par Solvay.
- La campagne de tests débutera début avril pour une durée de six mois. Elle se déroulera sous le contrôle d’un organisme indépendant certifié NF.

Projet soutenu par l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie)

Établissement public sous la tutelle conjointe du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, l’ADEME soutient le projet par l’apport d’une subvention de financement. L’agence a par ailleurs déjà soutenu la compagnie en 2016 lors de la mise en place de l’électrification de quai à Marseille.

Réduire l’empreinte environnementale, une nécessité

Depuis de nombreuses années, grâce à la veille technologique, à la sensibilité de ses équipes techniques et à ses investissements, La Méridionale est précurseur et demeure une référence en matière de développement durable. Ses actions sont tout sauf des déclarations d’intention. Elles sont concrètes et contribuent au développement de la performance économique.

 ? Les dangers des particules fines
Les particules émises par l’industrie et les transports ont des effets délétères sur la santé. Les organes respiratoires sont exposés aux poussières fines. Plus les particules sont petites, plus elles pénètrent profondément dans l’appareil pulmonaire.
Ainsi, les suies visibles à l’oeil nu provoquent des problèmes respiratoires chez les personnes les plus fragiles. Cancérigènes, les particules fines pénètrent en profondeur dans les bronches. Enfin, les particules ultrafines pénètrent en profondeur dans le système respiratoire, stagnent dans les tissus et passent dans le sang.
La réduction de l’émission des particules constitue donc un enjeu de santé publique fondamental.

 ? Marseille et la Corse, deux zones très exposées
Marseille est aujourd’hui la ville de France la plus chargée en particules fines (source Air Paca, février 2019). Selon Atmosud, le trafic maritime des passagers représente 15 % de la pollution de la cité phocéenne.
Les ports corses sont également concernés par cette pollution. Selon France Nature Environnement, l’air serait jusqu’à 37 fois plus pollué lors des départs et des arrivées de ferries.

 ? La Méridionale mobilisée pour réduire les émissions de particules
Au-delà de l’installation de filtres à particules, La Méridionale a déjà mis en oeuvre des solutions techniques efficientes telles que la Connexion Électrique des Navires à Quai (CENAQ). Instaurée fin 2016 à Marseille et testée sur le port d’Ajaccio grâce à la production d’électricité à partir du GNL, elle permet d’éviter quotidiennement, pour chaque navire, l’équivalent de plus de 3 000 trajets automobiles aller-retour entre Aix et Marseille pour les particules PM10 et le CO2 et de 65 000 trajets en ce qui concerne les oxydes d’azote (NOx). Pour chaque escale de douze heures, ce sont ainsi entre deux et quatre tonnes de gazole par navire qui sont économisées.

" Ce n’est pas la première fois que La Méridionale innove pour l’environnement et c’est toujours une immense fierté pour nos équipes. Cette expérimentation figure dans notre stratégie de développement et s’inscrit dans la continuité des actions entreprises depuis de nombreuses années pour limiter notre empreinte environnementale. Après avoir limité nos rejets à quai, grâce notamment à l’électrification des navires, nous entreprenons la recherche de solutions pour limiter ceux en mer" se félicite Benoît Dehaye, le Directeur Général de La Méridionale. "Dans l’hypothèse où les résultats attendus à l’automne s’avèrent concluants, ce procédé surpasserait la réglementation MARPOL 2020 grâce à l’élimination, en plus des oxydes de soufre, de 99% des particules fines et ultra fines."

Le filtre à particules sur un navire de commerce : une première mondiale

L’installation de filtres à particules sur un navire de commerce constitue une première mondiale. La solution a déjà prouvé son efficacité dans les usines pour désulfurer les gaz des cheminées et notamment des incinérateurs depuis plus de 20 ans.
« Cette solution technique consiste à injecter du bicarbonate de sodium en poudre dans les gaz d’échappement qui résultent du fonctionnement des moteurs. Il se produit alors une réaction chimique qui neutralise presque totalement les oxydes de soufre : moins de 0,1% subsistent” explique Christophe Seguinot, directeur technique de La Méridionale "En installant des filtres au niveau de nos cheminées, nous capterons également les particules fines et ultrafines. Si cette technologie a prouvé son efficacité sur terre, notre défi qui consiste à la “maritimiser”, c’est-à-dire à adapter aux navires un système existant à terre est considérable et constitue une première mondiale ».

Tous visuels de l’article (courtesy et DR Spark)

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